L'ONG de défense des droits de l'Homme, Human Rights Watch (HRW), a mis en garde, vendredi, contre l'escalade des attaques xénophobes en Afrique du Sud à l'approche des élections générales prévues cette année. «La rhétorique xénophobe et les déclarations faites par les hommes politiques à la veille des élections sont préoccupantes», a déclaré Nomathamsanqa Masiko-Mpaka, chercheuse au sein de HRW pour l'Afrique du Sud, l'Eswatini et le Lesotho. Elle a ajouté que l'un des problèmes identifiés par l'organisation est celui du ciblage des migrants d'origine africaine et asiatique, notamment les réfugiés, les demandeurs d'asile et les migrants sans papiers. De même, Mme Masiko-Mpaka a signalé que «ce qui est inquiétant, c'est le moment choisi pour la publication de certains textes législatifs sur la migration et la refonte proposée du système migratoire à l'approche des élections». «Cela pourrait être considéré comme une tentative de marquer des points politiques et de recueillir des votes avant le scrutin», a-t-elle expliqué. Lire aussi : L'Afrique du Sud est incapable de résoudre la crise énergétique A cet égard, elle a noté que les récentes mesures prises par le gouvernement sud-africain concernant la législation relative aux migrants pourraient entraîner un déclin des droits des réfugiés dans le pays et seraient contraires à l'esprit de la constitution qui est fondée sur l'égalité. Par ailleurs, l'activiste a fait observer que l'émergence de mouvements anti-immigrés, tels que «l'opération Dudula», constitue une source de préoccupation majeure pour l'ONG. «Une entité qui se galvanise sur une seule question, à savoir celle de l'immigration, suscite nos inquiétudes, surtout que son attitude très xénophobe se traduit souvent par la violence», a-t-elle dit. Dans un rapport intitulé «Au-delà des frontières : un aperçu de la xénophobie en Afrique du Sud», le Centre pour l'analyse et le changement comportemental a relevé récemment que la xénophobie constitue une menace importante pour le fonctionnement démocratique du pays. «La xénophobie a des conséquences graves et de grande portée, no2n seulement sur les individus et les communautés touchés, notamment les immigrés, mais également sur le tissu social et le climat général des droits de l'Homme au sein du pays», a averti l'institution. Elle a ajouté que les partisans du discours xénophobe en Afrique du Sud prennent les immigrés comme des boucs-émissaires d'un certain nombre de problèmes sociaux, notamment le chômage et la criminalité, arguant que pendant des années, les adeptes du discours anti-immigration ont eu recours à toute une série de tactiques pour diffuser leurs messages de haine en ligne.
