Des données historiques et des études scientifiques ont montré que le Maroc n'est pas à l'abri des tsunamis, les pays riverains de la Méditerranée non plus. Le risque a été longtemps négligé jusqu'en 2003, lorsqu'un séisme de magnitude 7,8 a frappé le large des côtes algériennes et espagnoles, et engendré un tsunami qui a causé d'importants dommages dans les îles Baléares. «On en peut ni minimiser ni dramatiser le risque. Le risque existe car on peut prévoir un tsunami pour empêcher une catastrophe et aviser la population mais on ne peut pas le prédire, c'est-à-dire déterminer l'heure ou le jour de la frappe», confie Abdelouahed Birouk, responsable de la cellule d'alerte et de gestion des crises à l'Institut national de géophysique (ING), relevant du Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST). Ce phénomène naturel n'est pas étranger au Maroc. «En 2000 ans, le Maroc a connu 12 tsunamis. Le dernier a été enregistré en 1955, et a touché des villes comme Rabat, Casablanca et Tanger, avec des vagues de 10 mètres de hauteur», souligne le responsable. phase finale A quoi sert ce système? La mise en place d'un système efficace d'alerte précoce détecte les tsunamis potentiels dans la mer Méditerranée, alertant la population à risque et déclenchant des comportements de protection appropriés. La forte densité de population et le niveau élevé d'exposition le long des côtes peuvent accentuer l'impact dévastateur des tsunamis. Le système d'alerte est à sa phase finale, assure M. Birouk. Le Maroc collabore avec des pays pionniers dans ce domaine, notamment les 3 centres nationaux d'alerte aux tsunamis installés au Portugal, en Grèce et en Turquie, pour le partage en temps réel des données sismiques et des données sur le niveau de mer et l'envoi d'alertes précoces. Ces centres forment le dispositif d'alerte dans l'Atlantique du Nord-Est et la Méditerranée, l'un des quatre systèmes d'alerte aux tsunamis coordonnés par la commission intergouvernementale océanographique de l'Unesco. Depuis 2005, la COI-UNESCO coordonne le développement de ce système, devenu opérationnel en 2012. L'Institut national de géophysique est actuellement en train d'élargir son réseau national de surveillance sismique en créant deux nouveaux marégraphes dotés d'équipements numériques de dernière génération, un à Agadir, sur la côte atlantique; et l'autre à Saïdia, sur la côte méditerranéenne. En plus, l'ING et le centre JRC (Joint Research Center) de la Commission européenne dans le domaine des systèmes d'alerte précoce contre les tsunamis, viennent de signer un accord de coopération sur la recherche dans le domaine du risque tsunami. La Méditerranée et l'Atlantique sont aussi exposées à ce risque, même si à un degré moindre que l'océan Indien, qui a vécu un grand tsunami dévastateur en 2004 et qui a touché particulièrement les côtes indonésiennes et malaisiennes et a fait plusieurs centaines de milliers de victimes.