La mauritanie sérieusement touchée par l'invasion des criquets Les larves se regroupent de façon inquiétante depuis le mois de juillet à l'ouest du pays, autour de Nouakchott. Les pays du Maghreb et du Sahel mettent se concertent. La lutte contre le criquet pèlerin s'intensifie. "Il faut être extrêmement prudent et lancer un cri d'alarme avant que la situation ne dégénère". C'est ce qu'a déclaré Elisabeth Byrs, porte-parole du Bureau de coordination humanitaire des Nations Unies (OCHA) devant l'avancée des groupes de criquets de la Mauritanie vers le nord. Le Maroc, particulièrement le sud, est actuellement sous une menace sérieuse d'une invasion de criquets pèlerins venant de l'ouest de la Mauritanie. Ce n'est certes pas l'alerte générale, mais ses prémisses commencent à pointer à l'horizon. Ce constat a été confirmé par le Bureau de coordination humanitaire des Nations Unies. Les larves se regroupent de façon inquiétante depuis le mois de juillet à l'ouest du pays, autour de Nouakchott. Les nouveau-nés forment des groupes larvaires, petits mais denses, qui constituent de bonnes cibles pour les équipes d'intervention. La porte parole a qualifié la situation de dangereuse au sud du Maroc, qui commence à être infesté par ces insectes ravageurs. Dangereuse également dans la mesure où «le mouvement de ces acridiens va se poursuivre au cours des deux prochaines semaines.» L'ONU a exprimé son inquiétude à l'égard de cette situation, qui se justifie, selon Elisabeth Byrs, par les conditions météorologiques favorables au développement de ces acridiens, notamment le vent et une hausse des températures. Fléau Ce qui donne lieu à d'importants regroupements de criquets dans les zones de végétation entre les dunes. Tous les efforts doivent être entrepris pour surveiller et contrôler ce fléau qui a déjà causé d'énormes dégâts en 2004 dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest. Les criquets se reproduisent durant l'hiver et peuvent se reproduire au printemps jusque dans les Monts de l'Atlas au Maroc. L'Organisation souligne également que le Maroc a mobilisé des équipes de prospection et deux aéronefs dans l'extrême sud du pays, au cas où des ailés arrivent de Mauritanie. Jusqu'à présent, les conditions écologiques restent sèches dans le sud du Maroc et aucune infestation acridienne significative n'est signalée. L'actuelle infestation est de moindre envergure que celle de 2003, qui avait donné lieu à une invasion régionale. La FAO précise qu'aucune pluie significative n'est tombée ce mois-ci et la végétation commence à se dessécher. «Tous les pays de la région sont beaucoup mieux préparés qu'en 2003 et disposent des ressources suffisantes pour maîtriser la situation», précise l'organisation. Par ailleurs, la FAO organise du 28 octobre au 1er novembre 2009, à Nouakchott, une réunion d'experts des 10 pays de la Commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale. Cette Commission regroupe les pays dits de la ligne de front comme la Mauritanie où les criquets sont signalés, le Mali, le Niger, le Tchad, le Sénégal, le Burkina Faso, la Libye, l'Algérie, le Maroc et la Tunisie. La réunion va évaluer la situation exacte du criquet pèlerin en Mauritanie. Elle décidera des moyens à envisager en cas d'urgence. Parallèlement à cette Commission, les pays de la ligne de front échangent les informations à travers des bulletins réguliers et en temps réel sur la situation du criquet pèlerin. Les insectes qui échapperont au traitement en Mauritanie prendront en principe la direction des pays du Maghreb