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Lalla Joumala, une Princesse dans le vent
Publié dans MarocHebdo le 26 - 03 - 2010

Nièce de feu Hassan II et cousine de S.M le Roi Mohammed VI, SA Lalla Joumala est une princesse qui aime sortir des sentiers battus.
Son Altesse la Princesse Lalla Joumala aurait pu tout aussi bien se borner à “gérer” son statut. Petite-fille de Mohammed V, nièce de Hassan II, cousine de SM Mohammed VI: il y avait là de quoi meubler son temps avec les contraintes protocolaires et familiales. Son Altesse aurait pu donc avoir une “autre vie”… Et pourtant, avec pas mal d'obstination, elle a voulu construire autre chose. D'abord, un cursus scolaire.
Optant pour l'enseignement à la “Mission française”, la voilà au lycée Descartes de Rabat, alors que tant de ses proches privilégiaient l'école américaine de la capitale. Un trait de personnalité qui va se vérifier de nouveau lorsqu'elle voudra entamer des études supérieures. Mais premier “niet” de son oncle, feu Hassan II, peu enclin à l'expatriation fût-elle dictée par des exigences universitaires.
Elle tient bon, fait un subtil mais efficace lobbying dans le carré du Méchouar. Et finit par décrocher l'autorisation royale après bien des réserves marquées du sceau du bougonnement … Dans la capitale britannique, Lalla Joumala séjourne plusieurs années, sanctionnées par une licence en histoire et sciences politiques de la Faculté des études orientales et africaines de l'Université de Londres. Challenge gagné. Hassan II apprécie son volontarisme, son goût pour l'effort et son sens du management qui ont porté leurs fruits. Peut-être qu'il trouvait déjà en elle un trait de caractère qui lui était familier, lui qui avait dû, à marche forcée et face à tant d'obstacles, conforter son statut de Prince héritier et donner toute sa texture et sa dimension royale.
Le goût de l'effort
Il faut dire que dans sa propre famille, Lalla Joumala avait baigné et grandi en construisant sa personnalité dans un havre bien particulier. Fille aînée de Son Altesse Royale Lalla Fatima-Zohra et du prince Moulay Ali, elle avait été nourrie et modelée par des parents de grande distinction, conjuguant les valeurs du patriotisme et le suc le plus authentique des traditions makhzéniennes. Son père, soit dit en passant, avait tenu à partager avec le Prince Moulay Hassan les affres de l'exil de Mohammed V, d'août 1953 à novembre 1955, à Madagascar. Cela ne pouvait que forger et enraciner des fondamentaux dans la famille du Prince Moulay Ali.
De retour au Maroc, Lalla Joumala choisit de s'installer à Casablanca- encore une dérogation qui témoigne de son esprit d'indépendance ainsi que de son souci d'ouverture vers des horizons moins balisés et moins conventionnels que ceux qu'offre la capitale du Royaume. Et de se lancer dans l'associatif. Non pas celui mâtiné de mondanités de la cohorte des grandes bourgeoises casablancaises en mal de reconnaissance sociale, mais autre chose: le terrain, la proximité.
Curiosité et soif de savoir
Et c'est avec l'association “Al Ihssane” -que préside sa cousine SAR la princesse Lalla Hasna- qu'elle ne ménage ni son temps ni sa disponibilité pour aider, accompagner et former des centaines d'orphelins. Un programme s'apparentant à une sorte d'INDH avant l'heure.
Son “activisme” la voit mobiliser des fonds et des soutiens tant auprès des autorités publiques locales que des bienfaiteurs de la place. C'est à elle que l'on doit le lancement au Maroc, lors d'une soirée de gala pour son association, d'un certain Djamal Debbouze, encore inconnu dans le Royaume et ailleurs…
Autre pan de ses activités: le contact avec des opérateurs. Des intellectuels. Voire même des homme publics à l'occasion. Elle y donne la mesure de sa capacité d'écoute et de dialogue. Sa table est souvent ouverte et courue pas seulement pour la finesse de sa cuisine et le raffinement de l'accueil, mais aussi parce que c'est le lieu de rencontre de talents divers et de compétences éprouvées. Curiosité et soif de savoir. Un ressort qui la conduit durant des années à se réinvestir dans la capitalisation de connaissances touchant des domaines variés, allant de la problématique démocratique et partisane à la question nationale du Sahara. Lectrice assidue de la presse nationale et internationale -le Financial Times en particulier- elle veut être à jour tant de la production culturelle que des essais politiques.
Les acquis d'une jeunesse
Autant de qualités qui retiennent l'intérêt de ses familiers et de ses interlocuteurs. C'est ainsi qu'il a été déjà question, dit-on, à la fin des années quatre-vingt-dix, de confier à Lalla Joumala le titre d'ambassadrice-adjoint à l'ONU, le Maroc étant alors représenté par Ahmed Senoussi.
Si elle entoure toujours ses deux frères, Moulay Abdallah et Moulay Youssef, d'une grande affection, ses rapports avec son cousin, “Smit Sidi”, alors Prince héritier, sont tout aussi étroits. De la même classe d'âge -elle est née en 1962- elle a pratiquement grandi avec lui au palais, partageant aussi la sévérité de l'éducation de son oncle, passablement ombrageux. Un vécu qui, peut-être, n'a fait que conforter aujourd'hui entre eux l'acquis d'une proximité de jeunesse.
Avec le nouveau règne, aura-t-elle un rôle public? SM Mohammed VI lui confie à la fin 2001 la présidence de la délégation marocaine à la session des Nations-Unies à New York sur le SIDA/VIH. Mission accomplie avec son sens des relations publiques, sa parfaite maîtrise de la langue de Shakespeare et la connaissance de ses dossiers. En 2004, la voilà dans un champ encore plus familier, en Angleterre, avec la mise sur pied de la chaire de SM le Roi des Etudes méditerranéennes au St Anthony's Collège, dépendant de la prestigieuse Université d'Oxford.
En avril 2007, c'est à elle que l'on doit encore -avec la collaboration du Duc d'Edimbourg et sous le haut patronage de SM Mohammed VI- une grande exposition de textes et de livres saints sur les trois religions intitulée “Sacred”.
En la nommant en qualité d'ambassadrice au Royaume-Uni et en Irlande du Nord, le 21 janvier 2009, le Souverain a tenu à couronner un profil qu'il connaissait bien et qu'il appréciait, mais aussi à permettre à Son Altesse Lalla Joumala de pouvoir donner toute la mesure de son potentiel. On l'a dit et redit: elle est assurément “the right women at the right place”. Et elle s'est fait un point d'honneur -encore son caractère…- de faire plus et mieux qu'un simple chef de mission diplomatique pour être digne de cette distinction. Parce qu'elle est ce qu'elle est, elle connaît le cahier de charges qui pèse sur elle et la feuille de route qui est la sienne.
Représentation à forte visibilité
Si sa vie à Londres doit assumer tant de contraintes protocolaires et de mondanités incontournables, c'est qu'elle sait qu'elle a une fonction de représentation à forte visibilité. Et ses atouts et ses qualités sont la garantie du rôle et du rang qu'elle assumera. Mais, dans le même temps, Lalla Joumala œuvre fortement à la dynamisation des relations entre les deux pays. Et, dans ce champ-là, l'économie et le culturel sont les deux axes de son travail. Elle a ainsi activé le Forum de dialogue mixte mis en place en 2006 ainsi que le Conseil d'affaires maroco- anglais sur l'investissement, présidé désormais par Mostafa Terrab, président du groupe OCP et familier du monde de la City.
Obligation de résultat
Elle s'est aussi impliquée dans la promotion du tourisme en mettant à plat, notamment lors du dernier salon international de Londres (WTM), un programme assorti de mesures opératoires touchant la multiplication des dessertes aériennes et une forte implication des TO. Une méthodologie d'action qui n'évacue pas pour autant le débat stratégique comme l'atteste, ce mardi 23 mars 2010, la conférence “Euro-Mediterranean Security: Maroccan and British Perspectives”, tenue à Rabat en partenariat avec l'International Security Studies – Royal United Services Institute” et la Fondation OCP.
Depuis le 9 février 2009, accompagnée de son mari et de sa fille de vingt ans, Lalla Nezha, Son Altesse Lalla Joumala est en terre d'histoire. Elle sait que l'un de ses ancêtres, Mohammed II, avait désigné en 1637 le premier ambassadeur marocain au Royaume-Uni.
Elle a aussi en mémoire, tous les jours, que sa tante, SAR Lalla Aïcha, avait occupé le même bureau voici plus de trois décennies. De quoi stimuler ses potentialités parce que Son Altesse la Princesse Lalla Joumala se sent liée par une obligation de résultat déclinée non pas autour d'une diplomatie indolente mais de dynamisme. De choc. Et de charme très “british”. Taillé pour “Lady Joumala”…