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Aziz Akhannouch répond, enfin, aux attaques dont il a fait l'objet et apporte sa version des faits
Publié dans PanoraPost le 11 - 03 - 2018

Cela fait aujourd'hui 18 mois qu'il est à la tête du RNI… Durant toute cette période, marquée par un blocage politique, puis un déblocage institutionnel, par la crise d'al Hoceima et d'autres, ailleurs, par la formation du gouvernement et la révocation de ministres, Aziz Akhannouch a été copieusement attaqué de toutes parts. Aujourd'hui, le gouvernement est installé et travaille, le RNI est structuré, et avance, et Akhannouch est rassuré, et s'explique.
Entre 2M et le groupe Global Media Holding (MedRadio, al Ahdat al Maghribiya, Kifache.com, l'Observateur du Maroc), le ministre de l'Agriculture et président du RNI a fait cette semaine une sortie médiatique aussi groupée que remarquée. En homme qui maîtrise le temps et contrôle sa parole, il aura attendu près d'un an et demi pour répondre aux attaques dont il a fait l'objet et apporter sa version des faits.
On peut penser que ces entretiens ont été soigneusement préparés, et ils le furent très certainement… Mais la nature des questions posées par nos confrères d'Al Ahdath al Maghribiya, de MedRadio et de l'Observateur du Maroc indique également que les journalistes ont fait leur travail. Et le ministre aussi… il a répondu à toutes les questions, sans se dérober, sans langue de bois, avec la retenue qui le caractérise et qu'il a expliquée. Florilège, classé par thèmes.
Les attaques de Benkirane et la crise au sein de la majorité
Suite aux propos incendiaires de l'ancien chef du gouvernement Abdelilah Benkirane contre le RNI, son président, l'argent dudit président et sa politique, les ministres du RNI se sont largement absentés du Conseil de ministres qui a suivi. On avait alors parlé de boycott de ce Conseil. Akhannouch dit non, et explique que les ministres RNI étaient en mission à l'extérieur du pays, à l'exception de Lamia Boutaleb, secrétaire d'Etat RNI au Tourisme qui, elle, était présente.
« Nous étions effectivement irrités par ce qui s'est produit, mais nous n'avons pas boycotté le Conseil de gouvernement. Nous avons tous, les chefs de la majorité, parlé au chef du gouvernement, en lui indiquant que pour réussir, nous ne pouvons nous permettre d'être exposés à ces parasitages du dehors du gouvernement mais de l'intérieur de la majorité ». Comprenez Benkirane et sa sortie agressive devant le congrès de la Jeunesse don parti, le 3 février.
Et Benkirane qui s'en est pris à vous ? « Franchement, je ne sais que vous dire… Je ne m'occupe pas des personnes, mais des idées. Je ne veux pas entrer dans cette logique. On est là pour travailler, alors on travaille, et en bonne intelligence avec le chef du gouvernement Ssi Elotmani. Le reste importe peu ». Chacun sa manière, Benkirane dans l'attaque, Akhannouch dans l'indifférence.
Le blocage politique
Questionné sur sa version du blocage et de la révocation de Benkirane, Akhannouch essaie de résister à la question, reprenant sa réserve naturelle, avec les rires : « C'est vraiment obligé ? ». Oui. Bon…
Aziz Akhannouch reprend tout, donc, depuis le début. « On m'a demandé, au sein du RNI, de prendre la relève de M. Mezouar, démissionnaire après les mauvais résultats électoraux du RNI aux élections législatives du 7 octobre. J'ai pris 48h pour réfléchir, et j'ai acquiescé, au regard des défis qui attendent le pays, et des contraintes qui le tendent »… Puis, contacté par Benkirane, qui venait d'être reconduit dans ses fonctions par le roi, le ministre de l'Agriculture lui répond : « Je ne suis pas encore chef du parti, mais quand je le serai, je te marquerai mon accord pour entrer dans la coalition. Il m'a dit accepter d'attendre mais je lui ai indiqué qu'il valait mieux gagner du temps et contacter les autres forces politiques, ce qu'il fit. Le PPS a dit oui, et l'Istiqlal aussi. Et quand j'ai été élu président du parti, je lui ai suggéré de se concentrer d'abord sur les partis de la majorité sortante qui lui ont permis son succès aux élections et qui lui assurent sa majorité (220 sièges sur 198 requis, NDLR), bien qu'il faille renforcer cette majorité. Puis, je lui ai expliqué que les questions des programmes et des affectations ministérielles à chaque parti ont déjà été abordées ; il nous reste maintenant à évoquer les hiatus qui ont marqué ces 5 dernières années, afin de les dépasser pour les 5 prochaines, mais Ssi Benkirane n'a pas apprécié ». Pressé pour donner plus de détails, le ministre refuse, expliquant qu'il existe des choses qu'on ne dit pas, pour respecter le caractère confidentiel de certaines réunions entre dirigeants ; le fameux « majaliss amana » d'Akhannouch, qui avait répondu au non moins fameux « intaha lkalam » (game's over) de Benkirane.
Pour l'Istiqlal, Aziz Akhannouch explique qu' « il n'y avait aucun problème avec ce parti, mais avec son dirigeant d'alors » (Hamid Chabat, bien sûr). Concernant l'USFP, « nous avons proposé d'intégrer l'USFP pour la double raison de la présence de cadres compétents au sein de cette formation et de l'influence de l'USFP à l'international. Et puis, nous n'avons pas compris pourquoi Ssi Benkirane avait dit non à l'entrée de l'USFP dans son gouvernement du fait que le PPS, qui dispose de la même idéologie, y était, et que lui-même, chef du gouvernement reconduit, avait contacté les socialistes juste après les élections».
En conclusion, précise le président du RNI, « nous formions un bloc avec nos alliés, et il fallait nous parler à tous, ou à personne. Nous avions besoin d'une majorité renforcée, surtout quand on sait que les effectifs pouvaient être réduits en raison des invalidations attendues de certains députés par la Cour constitutionnelle ». Ce qui s'est effectivement produit par la suite, avec une vingtaine d'invalidations, sans compter l'absentéisme des députés, mais ceci est une autre affaire…
Quant au blocage, « dans d'autres pays, comme l'Allemagne ou l'Irlande, il y a eu des périodes de négociations, mais personne n'y a parlé de blocage. Ce sont des choses naturelles en politique et, pour tout vous dire, il n'y a jamais eu de conflit de personnes ».
Le gouvernement actuel et le comportement du RNI
Question intéressante : « Vous parlez dans votre parti de la santé, de l'éducation et de l'emploi, comme si rien n'est fait dans ces domaines par ce gouvernement. Ne faites-vous pas aujourd'hui ce que qu'on a reproché à Benkirane d'avoir fait hier, à savoir être ministre les 5 jours de la semaine et opposant les weekends ? ». Réponse : « Nous avons des priorités dan ce pays, et les gens attendent des prises de position sur ces questions. Nous y répondons, et répondons aussi au vœu de Sa Majesté d'établir un nouveau modèle économique. Si nous ne le faisons pas, d'autres le feront à notre place, et le rôle d'un parti est d'apporter de bonnes réponses aux bonnes questions. Dans le gouvernement précédent, un responsable gouvernemental était au travail en semaine et le weekend, il critiquait ce même gouvernement. Nous ne faisons pas cela, nous réfléchissons, échangeons et discutons, et notre projet de modèle pourrait être débattu par tout le monde ».
Et la « voyante » qui vous aurait prédit la victoire en 2021 (référence à l'attaque de Benkirane le 3 février) ? « Quand on croit en Dieu et qu'on est religieux, on ne croit pas dans les voyantes ou la superstition », suggère Akhannouch le sourire aux lèvres.
Le programme du RNI et « la voie de la confiance »
Pourquoi maintenant, pourquoi si longtemps avant les élections, est-ce un programme électoral ? « Si nous éditons l'ouvrage la voie de la confiance deux mois avant les élections, pensez-vous qu'il se serait lu et assimilé ? Je ne le pense pas, et de plus, nous pensons que le programme de société présenté dans ce livre est celui qu'il faut pour notre pays. A partir de là, nous laissons le temps aux citoyens et aux spécialistes de le lire, de le critiquer et de nous faire part de leurs observations ».
La « voie de la confiance » semble être un assemblage de mesures plus qu'un programme sociétal… « Ceci est votre lecture. Nous, nous avons travaillé sur les différentes problématiques qui préoccupent nos compatriotes, et il y en a trois, emploi, éducation et santé. Nous exposons également dans cet ouvrage notre vision de la démocratie sociale et notre manière de la décliner dans un positionnement de centre alternatif ». Puis le président du RNI d'expliquer que ce que le journaliste appelle des « mesures » sont en fait un programme pour mettre en œuvre les solutions aux problématiques citées, qui nécessitent des décisions et idées pratiques, comme pour employer deux millions de personnes, de faire baisser le taux de chômage, d'assurer une santé efficiente pour tous…
Le RNI et les autres partis
Dialogue :
Q - Etes-vous une sorte de superman, un homme d'affaires qui arrive sans bagage en politique et qui veut tout changer ?
R - Je ne suis pas superman, j'ai juste un job à accomplir dans un milieu de compétition. Je me dois de trouver et procurer une place à mon parti au sein du champ partisan.
Q - Sans que personne ne vous ait rien demandé ?
R - Qui me l'aurait demandé ? Le RNI est un parti de 40 ans d'âge, dont les cadres et dirigeants ont occupé toutes les hautes fonctions du pays. Nous avons une expérience politique longue et importante, et les compétences qui vont avec.
Q - Objectif : la présidence du gouvernement en 2021 ?
R - On ne personnalise pas… Mon but est de nous faire classer premier, ou second ou troisième parti, et cela sera en fonction du travail que nous aurons abattu. Quant à moi, je ne sais ce qu'il adviendra de moi. M. Mezouar est parti quand il a jugé que ses résultats étaient médiocres. Je ferai pareil si les résultats sont pareils.
Q - Quand vous dites que vous avez un job à accomplir, justement, qui vous l'a confié ?
R - Les militants et les militantes.
Q - Existe-t-il des partis avec lesquels vous ne vous allierez jamais ?
R - Les élections sont encore loin devant nous, et aujourd'hui nous travaillons en toute sérénité avec le PJD ; il nous faut juste savoir qui y fait quoi.
Q - Et si Benkirane revient ?
R - Cela est l'affaire du PJD. Moi, je n'ai de problème avec personne, et je m'entends très bien et travaille en confiance avec le Dr Elotmani. Je n'ai pas de problèmes avec les autres partis, Istiqlal, PAM ou d'autres.
Homme politique ou homme d'affaires ? La politique est affaire familiale…
« Je dois vous dire quelque chose… Je ne suis plus homme d'affaires depuis 11 ans, car la loi ne me permet pas d'être ministre et dirigeant d'entreprise. Mais, vous demanderais-je, pourquoi exclure les hommes d'affaires de la politique ? Sur quels critères ? Existe-t-il une école qui ouvre exclusivement sur le métier de politique ? Non, non et non… La politique, c'est l'école de la vie. Un entrepreneur est quelqu'un qui connaît les dures lois de l'existence, qui a des relations avec ses syndicats, qui a une connaissance des conditions de vie de ses ouvriers, qui supporte les risques inhérents au développement de son entreprise. Un entrepreneur a une idée globale de sa société, de son pays et de sa politique. Au gouvernement, nous avons plusieurs entrepreneurs, et qui font bien leur travail en politique. Et c'est cela la politique, c'est comme la société, il faut un avocat, un chef d'entreprise, un médecin… ».
Un conflit d'intérêt ? « Non, et si c'était le cas, la question serait débattue, et les médias feraient leur travail de surveillance et de débats. En vérité, la question est ailleurs, on veut effrayer les entrepreneurs de ne pas venir en politique, leur faisant comprendre que s'ils franchissaient le pas, ils endureraient ce qu'a subi Akhannouch. Je vous laisse deviner qui dit cela, mais moi, j'ai encaissé plus que quiconque, mais je suis, et resterai encore debout ».
Votre parcours ? « Je suis le fils de mon père, Ahmed Oulhaj, grand résistant qui a croisé le fer et le feu avec l'occupant, qui a été emprisonné puis exilé, qui a fondé son parti avant de renoncer, déçu par ce qu'il avait vu, qui a eu affaire avec les plus grands hommes politiques de ce pays comme Mehdi Ben Barka… Ce n'est pas très connu car dans notre éducation familiale, nous ne parlons pas beaucoup… Et puis, qui ne connaît pas mon père ne me connaît pas, et qui dit que je n'ai pas d'expérience en politique ne me connaît pas davantage : j'ai commencé mon parcours en 2003, à la base, puis de la commune à la province, puis à la présidence de la région ».
Un adversaire particulier dans le champ politique… le parti islamiste peut-être ? « Ah bon ? Islamiste ? Ne le sommes-nous pas tous ? Si vous voulez parler d'un parti particulier, peut-être, mais l'islam nous appartient à tous… Vous suggérez l'idée d'une sorte de plan pour lutter contre ce parti, mais cela est affaire et nomenclature des pros de la politique ! Les électeurs, eux, ne voient pas les choses ainsi ».
L'affaire de l'assurance des prix des hydrocarbures
On se rappelle qu'Aziz Akhannouch avait remplacé Nizar Baraka aux Finances durant trois mois en 2013, quand l'Istiqlal était sorti de la majorité et que le RNI de Mezouar alors tardait à y entrer. A cette période avait été signée une convention avec des banques pour assurer le gouvernement contre toute hausse des prix des hydrocarbures à l'international, qui se répercuterait mécaniquement sur le consommateur, du fait de la décompensation. Akhannouch avait été accusé alors de tous les maux, d'avoir bénéficié de cette période au ministère des Finances pour « s'assurer », pour faire du « délit d'initié »… Il répond.
« Nous avons pris des coups dans cette affaire, et l'entreprise familiale aussi, mais encore une fois, je suis comme mon père, j'aime les gens mais je n'accepte pas d'être attaqué ou faire l'objet d'une injustice. Alors je vais vous dire ce qui s'est passé… quand la décision de décompensation avait été prise, le gouvernement l'avait mise en œuvre progressivement, par trimestres. Mais à cette époque, le prix du baril de brut s'était envolé, atteignait 120 dollars et menaçait, avec la situation en Iran, d'aller jusqu'à 150 ou même 200 dollars. Le chef du gouvernement Ssi Benkirane m'avait alors demandé, face à ces inquiétudes et en ma qualité de ministre des Finances par intérim, de prévoir et de contracter une assurance, sinon c'était toute la politique de décompensation qui allait être mise en cause.
Puis les mensonges ont commencé… Alors qu'on avait signé, en présence du chef du gouvernement, entre autres, les conventions avec trois banques marocaines pour qu'elles ailent négocier les contrats d'assurance avec leurs homologues à l'étranger, on avait dit que j'avais choisi la BMCE parce que j'y étais actionnaire, alors que j'avais démissionné de cette fonction à mon entrée au gouvernement en 2007. Puis on a dit aussi que j'avais signé un décret m'attribuant tout pouvoir pour mener l'opération assurance, et là aussi, c'est un mensonge en ce sens que c'est le chef du gouvernement qui a décidé de laisser sa liberté d'agir à la direction du Trésor pour aller négocier avec les banques à l'étranger, et prendre en temps réel les décisions qui s'imposaient. Enfin, troisième et principal mensonge : on a dit que c'était les compagnies pétrolières qui allaient bénéficier de cette assurance alors qu'en fait les assureurs devaient simplement payer la différence entre le prix mondial et le prix à la pompe.
Je m'en étais plaint à Ssi Benkirane mais il m'avait répondu qu'il ne pouvait aller répondre à tous ceux qui mentaient… puis il avait pris la pose, quinze jours après, avec ceux qui colportaient ces mensonges, comme Mohamed Ziane. Etais-ce ainsi que j'étais récompensé pour avoir travaillé cinq ans avec cet homme qui n'a pas voulu aller démentir ce qui se disait à mon propos, de manière mensongère, alors qu'il connaissait la vérité ?
C'est la première fois que je parle de cette affaire et à vous de juger. Je n'ai pas voulu réagir pour ne pas l'affaiblir car j'aurais pu me défendre à cette époque où nous étions alors en pleines négociations pour la formation du gouvernement. Mais j'ai finalement compris que c'était moi qu'on visait, afin de m'écarter de leur chemin… ».
Le Fonds de développement rural
« Quand l'article du journal est sorti (octobre 2015, Akhbar Alyoum, disant que Benkirane n'était plus ordonnateur du fonds), il y a eu un échange entre Ssi Benkirane et moi au Conseil de gouvernement suivant : Il m'a dit qu'il était irrité, et je lui ai répondu que je l'étais encore plus que lui. Pourquoi ? Parce que la gestion de ce fonds était difficile et surtout compliquée du fait que plusieurs budgets de plusieurs organismes et ministères y entraient. Il a fallu simplifier les procédures et nous en avons parlé au chef du gouvernement, qui avait acquiescé. Le ministère de l'Agriculture jouait pour ainsi dire le rôle de la charnière de toute la machine, mais les budgets régionaux et sectoriels avaient des sous-ordonnateurs. Il n'y avait donc pas de problème, jusqu'à la parution de cet article et l'amplification du problème ».
L'Union européenne
« Les choses vont en s'améliorant car nos partenaires européens et nous-mêmes avons convenu de trouver une solution sémantique pour arranger les choses. Mais il n'est pas question et il ne saurait l'être de dissocier le Maroc de son Sahara. Ceci est une ligne rouge (…). L'UE est notre partenaire stratégique, et inversement. Nous ne menaçons pas, mais s'il devait y avoir un problème, ce sont les Européens qui perdront le plus car dans notre partenariat, ils gagnent 7 milliards de dollars par an.


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