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(Billet 436) – France-Maroc : le « chantage » au visa, un procédé peu avisé
Publié dans PanoraPost le 16 - 11 - 2020

Cette affaire des caricatures est en passe de devenir… caricaturale. Au départ, la légitime volonté du gouvernement français de protéger sa population des terroristes, après les crimes perpétrés ces dernières semaines à Conflans-Sainte-Honorine ou à Nice. Mais à l'arrivée, la politique politicienne reprend ses droits. En visite récemment dans les pays du Maghreb, les responsables hexagonaux ont dégainé leur carte maîtresse, les visas.
Il est question, en gros, de conditionner la fluidité des délivrances de visas de séjour en France à la souplesse des pays concernés dans leur acceptation de récupérer des individus considérés en France comme dangereux, potentiellement criminels. L'intention est louable et compréhensible, mais l'approche est discutable et inadmissible car le Maroc, comme la France, lutte avec acharnement contre le terrorisme fondamentaliste et le Maroc, comme la France, coopère largement à cette lutte, sans recours à un chantage au visa…
Voici les chiffres des visas accordés aux ressortissants maghrébins en 2019, publiés dans les médias : 346.032 pour le Maroc, 274.421 pour la Tunisie et 145.846 pour l'Algérie. Passons sur les conditions de délivrance (longue attente, passeport « retenu » durant toute la procédure, données personnelles délivrées à une société privée…)… et gardons à l'esprit que ces personnes désireuses de se rendre en France ont des raisons de le faire, et qu'elles ne sauraient être prises en otage dans un rapport de force entre Etats, lequel rapport sert une posture politicienne interne.
Selon le Canard Enchaîné (11/11/2020) : « Darmanin avait dans sa sacoche un moyen de pression : soit ces pays acceptent les demandes d'expulsion de la France, et la délivrance de visas continuera comme avant ; soit ils les refusent, et alors le nombre de visas, tant touristiques que professionnels, sera réduit ». Maladroit... Hier, dimanche 15 novembre, un secrétaire d'Etat répondant au nom de Clément Beaune confirme : « Il faut dire à ces pays qu'ils doivent reprendre les personnes qui sont identifiées comme leurs ressortissants. Nous avons des leviers pour le faire, par exemple les visas […] en ciblant des responsables politiques, des responsables économiques. Oui, c'est un des leviers que le président de la République, que le ministre de l'Intérieur envisagent »… Cela concerne 231 individus radicalisés, dont 70% seraient maghrébins et dont une grande partie serait déjà sous les verrous.
Le Maroc, pour sa part, a aussi un autre point d'achoppement avec la France. Il s'agit des enfants mineurs qui hantent les rues des villes françaises, vivant de menus larcins, au jour le jour, et arrivés là on ne sait ni comment ni quand, même si on en a une vague idée… Il appartient au Maroc de les rapatrier et de les prendre en charge sur son sol, car il y va de la dignité de ces enfants, ses enfants, et de sa respectabilité en tant qu'Etat. Mais pour le reste, la pression en forme de chantage exercée par Paris sur Rabat ne reflète pas nécessairement un comportement amical.
Deux pays amis peuvent engager un bras de fer sur un problème donné, mais tordre le bras à leurs citoyens égratigne cette amitié. Si la France a un problème avec ses radicaux islamistes, le Maroc a toujours répondu présent pour une coopération sécuritaire dans le cadre d'une collaboration exemplaire. Le responsable des attentats meurtriers de Paris en novembre 2015, Abderrahim Abaaoud, avait été neutralisé grâce à l'assistance des services marocains, et le président François Hollande en avait même remercié le roi Mohammed VI. Quant à Salah Abdeslam, son signalement avait été effectué par Rabat après des autorités françaises, le soir même des attentats…
Le levier des visas a toujours été un atout soigneusement dissimulé dans les poches des dirigeants français à l'égard des pays demandeurs, brandi au besoin. La France est libre d'actionner quand et comme elle veut ce levier administratif, et le Maroc devrait aussi être libre de réagir à sa manière face à ce qui n'est rien moins qu'un chantage au visa, menaçant ses propres citoyens…
Reprenons lentement : « ... ciblant des responsables politiques, des responsables économiques » ! La France, pays ami, ne devrait pas dire cela, officiellement, et le Maroc devrait y réagir, tout aussi officiellement, car comme le dit un proverbe de la Bretagne natale de M. Le Drian, « demander est permis, mais refuser n'est pas péché »…


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