Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a déclaré que l'Algérie bloquait les progrès vers une solution politique de l'ONU à la question du Sahara tout en affirmant qu'elle n'était pas partie au conflit. S'adressant aux médias français en marge du sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba, Bourita a rappelé que l'Algérie avait rejeté le processus de table ronde ainsi que la dernière résolution de l'ONU. « L'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara a un mandat, a un cadre d'action, il dit lui-même qu'il travaille pour les tables rondes. Si l'Algérie ne veut pas, c'est son problème », a-t-il dit. Le Maroc, qui est sur son territoire et en état de légitime défense, n'a jamais cherché la confrontation. Le Maroc est pour une solution dans le cadre des Nations Unies, dans le cadre de l'autonomie sous souveraineté marocaine », a réitéré Bourita, soulignant l'adhésion du Royaume aux résolutions onusiennes. Depuis son retour dans l'Union africaine, le soutien mondial à la souveraineté du Maroc sur le Sahara s'est accru avec plus de 20 pays ouvrant des consulats sur le territoire. En 2020, la reconnaissance américaine de la carte complète du Maroc de Tanger à Lagouira a porté un coup à la chimère séparatiste algérienne dans le sud du Maroc. Depuis lors, les dirigeants algériens ont réagi en incitant le Polisario à déclarer la fin de l'accord de cessez-le-feu au mépris de l'ONU. Alger a également pris des mesures d'automutilation telles que la rupture des liens avec le Maroc, la fermeture de son espace aérien aux avions marocains et l'arrêt d'un gazoduc qui alimentait le Maroc et l'Espagne. Ces mesures unilatérales montrent que l'Algérie est la véritable partie à la question du Sahara, a déclaré Bourita. « L'Algérie a pris des positions unilatérales, c'est son droit. La démarche de Sa Majesté le Roi a été de ne pas escalader, de ne même pas réagir à ces décisions unilatérales et ce sera toujours notre position », a souligné le ministre, pour qui « l'Algérie est dans l'excès et ce qui est excessif est insignifiant, mais les positions de Le Maroc est clair ». Sur l'éventualité d'une confrontation militaire avec l'Algérie, le ministre a répondu que « le Maroc n'est pas dans l'escalade. Le Maroc n'insulte pas l'avenir. Et le Maroc pense qu'on ne change jamais la géographie", réitérant la démarche royale qui est de "ne pas entrer dans l'escalade et de se concentrer sur ce qui nous unit, pas sur ce qui nous divise".