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(Billet 716) – Aziz Akhannouch pourra-t-il tenir encore 4 ans ?
Publié dans PanoraPost le 20 - 06 - 2022

Rarement dans l'histoire récente du Maroc un chef de gouvernement ou, plus anciennement, un Premier ministre aura été autant décrié qu'Aziz Akhannouch. M. El Youssoufi était respecté pour son passé, et de M. Jettou on attendait beaucoup pour l'avenir ; M. El Fassi a rasé les murs mais acheté la paix sociale, M. Benkirane était le bruit et la fureur, et M. Elotmani était l'incarnation de l'intellectuel taiseux et fataliste. Mais aucun d'eux n'a jamais été aussi largement impopulaire parce que chacun d'eux, à sa manière, était un professionnel de la politique. A l'exact inverse de M. Akhannouch.
Il est vrai que les astres lui sont plutôt défavorables, et même très… Il est arrivé alors que la crise Covid battait encore son plein et que la pluie a décidé de rester dans les nuages, et cinq mois après son installation, la guerre de l'Ukraine a éclaté, et les équilibres mondiaux, géopolitiques et économiques, aussi. Tout cela est vrai, mais tout cela n'explique pas tout.
Depuis qu'il est entré en fonction, son parti régulièrement élu en pole position, lui-même solennellement nommé par le chef de l'Etat, puis son gouvernement largement investi par la Chambre des représentants, M. Akhannouch fait face à un rejet de plus en plus marqué. Pourra-t-il tenir ainsi encore quatre ans ?
La situation de M. Akhannouch est dramatiquement compliquée par deux vérités : le conflit d'intérêt, et l'incapacité à s'exprimer en public, face au public, pour convaincre l'opinion publique. Un seul passage à la télévision, laborieux et calamiteux, et puis plus rien. L'ennui le plus troublant est que le chef de ce gouvernement éminemment politique, ou se voulant comme tel, manque singulièrement de sens politique. Bien que l'envolée des prix des hydrocarbures soit d'origine exogène, il y existe une part domestique due à des décisions politiques, même symboliques, qui manquent, et le chef du gouvernement ne prend pas la mesure de ce danger.
Et pas un mot sur le conflit d'intérêt, avéré comme pour Afriquia (même si M. Akhannouch en a formellement « démissionné » en septembre), ou supposé, comme pour son épouse et sa plateforme Wasal dont le lancement coïncide très fâcheusement avec la pourtant très légitime mesure douanière de suppression de la franchise de 1.250 DH pour les produits commandés en ligne à l'étranger. Le rapprochement établi par la vox populi entre le lancement de la plateforme et la mesure douanière est assurément abusif et injuste mais, dit-on, « on ne prête qu'aux riches » et M. Akhannouch devrait méditer sur cela.
Et pourtant, son gouvernement abrite tant de compétences individuelles. Mais c'est sans doute cela qui complique les choses. De l'avis même de ses amis, qui le reconnaissent, toutes lumières éteintes et toutes fenêtres fermées, « Ssi Aziz est un bon gars, mais il n'est pas fait pour ce job ! ». La sentence tombe comme un couperet, suintant de la bouche de proches du chef du gouvernement, qui le connaissent bien, aggravant singulièrement les doutes qui commencent à germer dans l'esprit de certains membres du… gouvernement, et même de certains caciques de la… CGEM !
Or, ledit gouvernement fait son travail, et ses ministres tentent tant bien que mal d'apporter leur pierre à l'édifice Maroc, mais en silos, comme il sied à des ingénieurs. La technocratie bat donc son plein, les projets seront livrés et des avancées enregistrées, mais la politique ne doit pas perdre ses droits, afin que la rumeur ne gagne pas des points et ne voile pas les réalisations.
M. Akhannouch doit comprendre qu'un chef de gouvernement est aussi un chef d'orchestre et, à défaut de tenir ce rôle, chacun de ses très compétents ministres jouera sa partition et l'opinion ne percevra qu'une cacophonie grinçante. Aziz Akhannouch n'est certes pas un tribun mais de son silence il pourrait payer le tribut, car de plus en plus de voix murmurent, susurrent qu'il ne pourra pas tenir ainsi quatre années durant.
Qu'adviendra-t-il si, d'aventure, les murmures deviennent tumultueux, amplifiés par les crises multiples qui menacent le monde, et le Maroc ?


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