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(Billet 720) – Drame de Melilla, l'Afrique impuissante, l'Europe inconsciente
Publié dans PanoraPost le 27 - 06 - 2022

Vendredi 24 juin, à l'aube, à l'heure où blanchit la frontière entre l'Afrique et l'Europe, et plus précisément aux abords du préside de Melilla, quelques 2.000 personnes d'origine subsaharienne ont tenté de franchir la barrière de barbelés. Brandissant crochets et bâtons, ils ont affronté les forces de l'ordre des deux côtés. L'assaut s'est soldé par une trentaine de morts côté migrants, plusieurs centaines de blessés chez les Marocains, les Espagnols et les migrants.
Que fallait-il faire en pareil cas ? Comment peuvent agir, en fait réagir, les forces de l'ordre quand l'ordre est menacé par tant de personnes qui foncent, armées de crochets, munies de bâtons ou d'une simple et coriace volonté de franchir la barrière ? La réponse est simple : maintenir l'ordre. C'est ce qu'ont fait les forces de… l'ordre. Et bien évidemment, la violence appelle la violence et le résultat est là. Plusieurs dizaines de morts et des centaines de blessés.
Quelles sont les approches adoptées ?
1/ L'approche politique. Au Maroc, à l'issue de l'assaut, les autorités ont communiqué, laissé les médias couvrir et prendre des photos, puis ont soigné les blessés et interpelé les autres. Par la suite, une réunion diplomatique à haut niveau s'est tenue au ministère des Affaires étrangères et on a entendu les ambassadeurs des pays concernés regretter ce qui s'est produit, rappeler les efforts du Maroc pour endiguer le phénomène (régularisations par dizaines de milliers, organisation de la conférence de 2018 sur les migrations, Leadership africain institutionnel...), avant d'imputer la responsabilité aux mafias de passeurs.
Et toujours sur le plan politique, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a montré du doigt les mêmes mafias, s'attirant les foudres et l'ire de ses opposants.
2/ L'approche politicienne. Podemos, Vox et d'autres encore en Espagne, en plus d'une partie de l'opinion publique, ont vite réagi, trop vite, par réflexe, sans prendre la peine ni le temps de réfléchir. « Le Maroc est responsable et Sanchez le défend », disent-ils, au nom bien évidemment de la récente réconciliation entre Madrid et Rabat. Cette attitude, en plus d'être facile, est dangereuse…
… Elle est dangereuse car dès lors que des migrants montent vers le Nord du pays, arrivent en vue des barrières grillagées des deux présides et attaquent, les mains armées d'objets divers, ils peuvent le refaire. Et ils le referont, tant que le continent ciblé n'agit pas de manière claire et globale, de concert avec le continent « accusé »..
Rappelons que ce genre de drame se produit aujourd'hui de plus en plus en Europe même, ce qui donne un avant-goût de ce qui pourrait advenir dans les semaines, les mois ou les années qui se profilent. Dans la Manche, en décembre 2021, 27 migrants sont morts noyés à la suite du naufrage de leur embarcation, suite à un cafouillage entre les services maritimes français et britanniques sur fond de rivalités frontalières pour la pêche et pour l'Europe. Et récemment, le gouvernement britannique a « dealé » avec son homologue rwandais le déplacement des migrants du Royaume-Uni vers le centre de l'Afrique !...
Non, les solutions ne sauraient être ainsi, ponctuelles, au cas par cas, aussi inachevées que peu dignes. La réponse à un phénomène global ne peut être que globale. Un Sommet s'est tenu entre les deux organisations continentales africaine et européenne en février dernier, quand l'Union européenne avait encore du « temps de cerveau disponible » pour parler aux Africains d'autre chose que de Vladimir Poutine. Mais depuis l'invasion russe de l'Ukraine, tous les regards, toutes les pensées sont portées vers cette zone du monde, reléguant au second rang, voire plus loin, les questions climatiques, migratoires, humanitaires…
Le Maroc, qui abrite (encore) sur son sol la seule frontière terrestre entre les deux continents, ne saurait à lui seul remédier au phénomène migratoire. La poussée vers le Nord ne fait que commencer, et les raisons de cette grande migration, qui pullulaient déjà, vont s'accentuer davantage avec les tensions géopolitiques actuelles et leurs conséquences alimentaires, sanitaires, sécuritaires, climatiques… Le doyen du Corps diplomatique africain et ambassadeur du Cameroun a bien indiqué que les gouvernements du continent « [se tiennent] comme par le passé, aux côtés des autorités marocaines pour juguler cette situation qui n'honore pas nos pays et qui n'honore pas l'Afrique, en général ».
Il appartient à l'Europe aujourd'hui, « partenaire » du problème, en partie responsable aussi, de sortir de sa zone de confort consistant à condamner les Africains pour leur sous-développement et les Marocains pour leur sous-engagement, puis à muscler les contrôles sur terre et sur mer. 2.000 personnes énervées qui prennent d'assaut toute une ville et défient les forces de l'ordre de deux pays ne sont qu'un partie infime des populations qui arriveront un jour ou l'autre, plus offensives, plus agressives.
Et toutes les armées du monde ne sauraient y résister !


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