L'espérance de vie en bonne santé en Afrique a augmenté d'une moyenne de 10 ans par personne entre 2000 et 2019, selon un rapport de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Sur 12 pays du continent, le Maroc fait partie des trois premiers où l'espérance de vie est la plus forte. Sur une période de 19 ans, l'espérance de vie «en bonne santé» est passée de 47 à 56 ans en Afrique, contre 64 ans de moyenne mondiale. Cette hausse est supérieure à toutes celles observées dans d'autres régions du monde. L'augmentation sur ces 20 dernières années témoigne, selon Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, de la volonté de la région africaine d'améliorer la santé et le bien-être de la population. En effet, selon le suivi de la couverture sanitaire universelle dans la région africaine de l'OMS, la couverture des services de santé essentiels s'est améliorée, passant de 24% en 2000 à 46% en 2019. Le Maroc dans le TOP 3 en Afrique Les chiffres de la Banque mondiale de 2020 pour l'espérance de vie et pour les PIB par habitant (indicateur du niveau d'activité économique) confirment la nette longueur d'avance du Maghreb en termes d'espérance de vie, par rapport au reste du continent. Ainsi, le Maroc, l'Algérie et la Tunisie arrivent en tête du classement des pays du continent où l'espérance de vie est la plus élevée. Cette moyenne est de 76 ans pour le Maroc, qui affiche 3 009 de dollars de PIB par habitant. L'Algérie et la Tunisie affichent également une espérance de vie de 76 ans pour respectivement 3 310 et 3 319 dollars de PIB par habitant. L'amélioration de la prestation des services de santé essentiels, les progrès en matière de santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile, ainsi que les avancées dans la lutte contre les maladies infectieuses ont contribué à prolonger l'espérance de vie en bonne santé. «Mais les progrès doivent continuer. Si les pays ne renforcent pas les mesures contre la menace du cancer et d'autres maladies non transmissibles, les avancées en matière de santé pourraient être compromises» a déclaré Matshidiso Moeti. Justement, certaines avancées ont été freinées par la hausse de l'hypertension, du diabète et d'autres maladies non transmissibles, de même que par l'absence de services de santé ciblant ces maladies, selon le rapport. Faire face aux menaces sanitaires grâce aux budgets de santé De manière générale, les pays africains ont signalé des perturbations plus importantes des services essentiels que les autres régions du monde. En effet, sur les 36 pays ayant répondu à une enquête de l'OMS en 2021, plus de 90% ont signalé une ou plusieurs perturbations des services de santé essentiels. Si des efforts ont été déployés pour rétablir les services essentiels affectés par la pandémie, la plupart des gouvernements africains financent moins de 50% de leurs budgets de santé, ce qui se traduit par d'importants déficits de financement. En réalité, seuls l'Afrique du Sud, l'Algérie, le Botswana, le Cap vert, l'Eswatini, le Gabon et les Seychelles financent plus de 50% de leurs dépenses totales liées à la santé. «L'expérience de la Covid-19 a fait réaliser combien l'investissement dans la santé est important pour la sécurité d'un pays. J'invite vivement les gouvernements à investir dans la santé et à attaquer de front la prochaine menace pathogène», a plaidé la Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique. Par ailleurs, dans son rapport, l'OMS a également analysé les différences d'espérance de vie en bonne santé et de couverture des services de santé en fonction du niveau de revenu des pays et de la situation géographique. Il en ressort que les pays à revenu élevé et ceux à revenu intermédiaire de la tranche supérieure tendent à offrir une meilleure couverture des services de santé et une espérance de vie en bonne santé à la naissance plus élevée que les pays à revenu faible, avec environ 10 années supplémentaires d'espérance de vie en bonne santé.