La Cour suprême fédérale allemande a décidé de se pencher sur la plainte du Maroc contre plusieurs médias allemands, qui avaient accusé Rabat d'avoir utilisé le logiciel espion israélien «Pegasus» pour espionner des responsables européens. L'affaire remonte à 2021, lorsque des médias allemands, tels que Zeit Online et Süddeutsche Zeitung, ont publié des rapports accusant les services de renseignement marocains d'avoir utilisé «Pegasus» pour surveiller des dirigeants, dont le président français Emmanuel Macron, le président du Conseil européen Charles Michel, et le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez. Le Maroc ait toujours nié posséder ou utiliser ce logiciel, qualifiant ces accusations de «diffamatoires», et a choisi de porter l'affaire devant la justice allemande. Le tribunal a d'abord débattu de la possibilité pour un Etat étranger de déposer une plainte en diffamation en Allemagne, avant de finalement accepter de lancer les procédures judiciaires. En mai 2022, le gouvernement espagnol a confirmé que les téléphones du Premier ministre Pedro Sánchez et de la ministre de la Défense Margarita Robles avaient été piratés via «Pegasus». Les médias espagnols ont dévoilé que 2,6 gigaoctets et 130 mégaoctets de données avaient été extraits du téléphone de Sánchez lors de deux attaques distinctes. Le même mois, Sánchez a pris la parole devant le parlement pour expliquer les circonstances, et la Cour nationale espagnole a rouvert l'enquête en avril 2024 après avoir reçu des informations de la France confirmant les opérations d'écoute. En juillet 2025, des pirates iraniens ont affirmé avoir obtenu des fichiers relatifs à l'attaque sur le téléphone de Sánchez. De son côté, le Maroc avait déposé une plainte à Madrid contre le journaliste Ignacio Cembrero, l'accusant d'avoir affirmé que les services de renseignement marocains avaient utilisé «Pegasus» pour espionner des politiciens et des journalistes, dont lui-même. Toutefois, la justice espagnole a rejeté cette plainte à deux reprises : d'abord en mars 2023 par le tribunal de première instance de Madrid, puis en novembre 2024 par la Cour d'appel.