Alger accueille, les 30 novembre et 1er décembre, une conférence consacrée au jugement des «crimes du colonialisme en Afrique». Une tribune que les autorités algériennes ont dédiée exclusivement à la défense des positions du Polisario. «Il ne faut pas perdre de vue la nécessité de parachever l'élimination du colonialisme lui-même, de manière définitive, en soutenant la dernière colonie en Afrique, le Sahara occidental, par la solidarité et l'appui, alors qu'ils (Sahraouis, ndlr) s'attachent à faire valoir leur droit légitime et légal à l'autodétermination, tel que confirmé – et continuellement réaffirmé – par la légalité internationale et la doctrine onusienne en matière de décolonisation», a déclaré le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, dans son discours d'ouverture. L'événement, placé sous le parrainage du président Abdelmadjid Tebboune, s'inscrit dans le cadre du processus d'Oran, organisé chaque année, entre novembre et décembre, pour inciter les trois pays africains membres du Conseil de sécurité de l'ONU à plaider en faveur du Polisario. Cette année, Alger y a ajouté la thématique des «crimes du colonialisme en Afrique», concrétisant ainsi une proposition formulée par le président Tebboune lors du dernier sommet de l'Union africaine, en février. Après 63 ans d'indépendance, le pouvoir algérien continue d'agiter, notamment lors des crises avec la France, le projet de loi sur la criminalisation de la colonisation. En avril 2025, en pleine crise diplomatique avec Paris, Alger a réactivé ce texte. La commission des Affaires étrangères à la Chambre des représentants a exhumé le projet, déposé pour la première fois en février 2001, mais son adoption est reportée sine die.