(Ph. Akil Macao) Maintenant qu'il n'y a plus aucun objectif fixé pour l'équipe nationale, au chômage à l'échelon africain, du moins pour les deux prochaines échéances de la CAN, en 2015 comme en 2017, pour cause des sanctions sévères que la CAF pense infliger au Maroc, on se demande quelles seront les mesures à prendre pour remplir ce vide forcé. Le Maroc qui n'est guère coupable en demandant le report de la prochaine CAN, qu'il devrait organiser, afin d'éviter à son peuple et à l'Afrique tout entière le calvaire du spectre mortel d'Ebola, a payé cher sa position raisonnable. La CAF et ses décideurs qui, semble-t-il, vivent sur une autre planète, n'en voulaient rien savoir. Le président Issa Hayatou et son entourage, qui ont décidé le maintien de la CAN 2015 dans sa date initiale (17 janvier - 8 février), n'ont fait prévaloir que leurs propres intérêts et leurs calculs étroits relevant du fric des sponsors et de l'argent du foot. La santé des Africains compte peu, pour eux, contrairement au Maroc qui a vu juste et qui, cependant, ne devra pas rester les bras croisés. S'il est appelé à se défendre et aller jusqu'au bout dans cette affaire injuste devant les instances concernées de la FIFA, voire même les tribunaux administratifs du sport (TAS), il devra voir de l'autre côté, celui de l'avenir des Lions de l'Atlas. Avec ou sans Baddou Zaki qui croit toujours à son poste de sélectionneur national. Ce dernier a pris son temps pour sortir de son mutisme. Il vient de déplorer le retrait de l'organisation de la dite CAN au Maroc par la CAF qui lui a porté préjudice en refusant sa demande de report. Zaki, qui a préféré faire une sortie médiatique dans un entretien à un site électronique allemand, a exprimé son souhait que la CAN soit organisé au Maroc, surtout que la sélection nationale qu'il était en train de préparer dispose de grandes potentialités qui lui auraient permis d'y aller loin. Zaki est allé plus loin pour dire que les Lions de l'Atlas étaient fin prêts pour cette compétition, mais il comprend la décision du gouvernement de reporter l'évènement, une initiative qui suscite le respect de tous. Surtout que l'épidémie d'Ebola, un cas de force majeure, ne cesse de semer la mort dans le continent et les chiffres rendus publics par l'OMS tirent déjà la sonnette d'alarme. Zaki qui n'a pas caché la frustration de ses joueurs mais qui restent investis du sens de la responsabilité, s'est dit optimiste quant à l'avenir du football national et confiant en l'avenir des Lions de l'Atlas. Reste à savoir comment les responsables du football marocain devront aborder les lendemains incertains et négocier le vide que va vivre l'équipe nationale. Le Maroc devra repenser aux grands tournois internationaux qu'il organisait dans le passé comme la Coupe Hassan II avec l'engagement de grandes sélections telles la France, l'Angleterre ou d'autres comme l'Argentine qui avaient le pris meilleur sur les Lions de l'Atlas dans un match amical par (2-1) à Casablanca. Le Maroc devra avoir également une pensée au tournoi international LG réservé à son équipe olympique qui pourrait, aujourd'hui, connaitre le même sort que celle des grands. Ce sera une bonne chose pour le football marocain et les Lions de l'Atlas qui pourraient bénéficier d'autres offres, surtout de l'Union arabe de football pour participer à la Coupe des Nations de cette instance en compagnie des pays des Golfe... Mais il faut penser à d'autres plans de préparation dans l'espoir de retrouver les compétitions africaines avec une sélection nationale plus aguerrie. Car le Maroc n'a jamais eu un temps assez suffisant pour former une équipe solide et capable de rivaliser avec les ténors de l'Afrique pour renouer avec le sacre qui lui fait défaut depuis le premier et le dernier titre de la CAN remportée en 1976 en Ethiopie. Et à l'exception de la CAN 2004 où le Maroc avait joué la finale face à la Tunisie qui s'est imposée sur son sol (2-1), l'équipe nationale s'est toujours contentée du simple premier tour avant de faire ses valises dans les éditions de 2006, 2008, (2010 absente), 2012, 2013, avant de se faire éliminer, elle-même, en 2015 tout en risquant la même sentence de la CAF à la prochaine CAN en 2017. Si cette absence de pas mois de 4 ans est mise en œuvre, elle pourrait, en contrepartie, être bénéfique pour l'équipe nationale si les décideurs du football national sauront la capitaliser. C'est une opportunité à ne pas rater. Il faut donc profiter de cette trêve forcée pour constituer une équipe rodée et capable de passer l'éponge sur les grandes déceptions d'hier à aujourd'hui. Il suffit de rappeler l'expérience vécue par l'ancienne équipe nationale absente des CAN 1994 et 1996. Ce fut une très belle opportunité saisie par l'entraîneur Henri Michel qui a pu préparer une équipe coriace ayant joué les quarts de finale de la CAN 1998 avant de laisser ses traces au Mondial de la même année en France. Voilà un exemple à suivre aujourd'hui... pour des lendemains meilleurs...