La fin du vingtième siècle a été marquée, d'une part, par la nécessité de la protection de l'environnement, et d'autre part, par la promotion des droits de l'Homme comme un moyen de lutte pour l'émancipation, la démocratie et le développement. L'avènement desdoctrines libérales et l'adoption des «stratégies de développement favorable au marché» ont rendu la vie difficile plus qu'elle ne l'était, aussi bien aux populations qu'aux Etats sur une grande partie de la planète. Depuis lors, aussi bien au Maroc que partout ailleurs, beaucoup de choses ont été réalisées et beaucoup de choses restent à changer. C'est pour «défendre, étendre et appliquer» les droits de l'Homme que la deuxième édition du Forum mondial des droits de l'Homme se tient à Marrakech. Après le Brésil, pays émergeant, le Maroc accueille en terre africaine, du 27 au 30 novembre 2014, «cet espace pluraliste de délibération» où discussions, rencontres et formations permettront d'évaluer les avancées et les régressions intervenues dans le domaine des droits de l'Homme, d'approfondir l'approche sur des problématiques non résolues ou émergentes et de préparer les rendez-vous internationaux de 2015, particulièrement ceux concernant les droits des femmes après la conférence de Pékin et la conférence de Paris sur le climat. Si certains, aussi bien à l'intérieur du pays qu'à l'extérieur, et dont le nombre est plus que limité, se trouvent dérangés par cette organisation, c'est leur droit qui ne peut en tout état de causes occulter ou récuser la fierté des Marocaines et des Marocains dans leur très grande majorité à accueillir le monde pour célébrer les droits de l'Homme et en débattre. L'animosité à l'encontre de notre pays, héritée des reliques du colonialisme ou manifestée par les tenants du nihilisme, ne devra pas empêcher les uns et les autres de profiter des atours de la ville ocre, de la magnificence de son environnement et de la générosité de sa population. Cette animosité se dissoudra au contact de la réalité marocaine dans son ensemble à moins qu'elle ne soit ancrée par la haine, l'envie et des intérêts sonnants et trébuchants pour ne pas reconnaitre les avancées réalisées par le Maroc suite au travail et aux recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation. Certes, la «bataille est sans fin» pour l'élimination de la barbarie, du racisme, de l'asservissement, de la négation des libertés individuelles et publiques, du déni économique de la démocratie, de l'aliénation culturelle, de l'inégalité socio-spatiale, de la ségrégation homme-femme... Cette lutte doit être menée partout et à tout moment sans se départir de la vigilance nécessaire afin de ne pas s'enfermer dans une conception conventionnelle particulière des droits de l'Homme. Les différentes perceptions des droits de l'Homme à travers la planète doivent tendre à se cristalliser dans un concept multiculturel universel pour éviter ce «choc des civilisations» dont les tenants et l'instrumentalisation des droits de l'Homme qu'ils font, visent l'hégémonie et le profit pour eux et la globalisation du fastfood pour les autres! Le Maroc constitue l'un des creusets de ce concept multiculturel en devenir malgré les obstacles et les provocations. C'est là un des moteurs de sa dynamique de changement et de transition vers un Etat démocratique et moderne. Celles et ceux qui s'agitent pour porter atteinte à l'image du pays ou voir le Maroc à genoux se trompent sur le degré d'intelligence et de patriotisme des Marocaines et des Marocains. Cela ne veut pas dire que «tout est bien dans le meilleur des mondes», mais tout simplement que le changement historique avance par l'intermédiaire des femmes et des hommes qui militent, assument et agissent pour faire leur propre histoire, celle de l'intégrité territoriale du Maroc, de la transition démocratique pacifique et sereine et de la mise en œuvre des recommandations de l'IER. S'il reste aussi à rattraper un déphasage entre la diplomatie gouvernementale dans le domaine des droits de l'Homme et les réalisations et les acquis du Maroc dans ce domaine, on ne peut être qu'optimiste. La tenue de la seconde édition du Forum Mondial des Droits de l'Homme à Marrakech en est la preuve. Le reste viendra; et que «l'œil de l'envieux soit percé par un pieu».