«Réussir sa scolarité au 21e siècle», vaste programme détaillé par Yassine Kossai. Pour cet ancien éducateur, à l'heure où les technologies fournissent de nouveaux canaux d'apprentissage, le système éducatif doit saisir ces opportunités et cibler le jeune d'aujourd'hui, pour demain. «Je suis ancien éducateur et j'ai fondé Kyzen Success Academy. J'ai observé les courants éducatifs français, belge, canadien et américain pendant vingt ans», commence Yassine Kossai. «Nous allons parler de performance scolaire pour laquelle il existe plusieurs modes d'emploi. Par ailleurs, réussir, qu'est-ce que ça veut dire ? Quelles images en a-t-on ? Cela se résume-t-il aux accomplissements ou aux acquisitions ? Je veux développer un point très important : Comment peut-on accompagner des jeunes à développer leurs compétences d'apprentissage ? Comment peut-on leur apprendre à apprendre ?» D'après le coach, dans tous les pays, l'enseignement public subit des réformes pour deux raisons. La première est économique. Même si l'économie est imprévisible, les jeunes doivent l'intégrer. La deuxième cause est culturelle, alors que la mondialisation bat son plein. Par le passé, il y avait une certaine méritocratie. « Mais aujourd'hui, le diplôme ne garantit pas un emploi. Le système éducatif a été fondé à une autre époque. Il repose sur la culture intellectuelle du siècle des Lumières et sur la conjoncture économique de la révolution industrielle. Selon la logique de cet environnement, l'intelligence signifie la déductibilité. Toute personne qui n'est pas scolaire est bête. Quelques uns en ont tiré un grand bénéfice mais pas les autres. Il semblerait que les troubles déficitaires de l'attention avec hyperactivité soient des symptômes du problème. Mais ce n'est pas une épidémie. On prescrit des médicaments mais c'est absurde. L'époque que nous vivons est stimulante. L'attention des jeunes est captée par de multiples supports. Et on leur reproche de ne pas se concentrer sur des sujets barbants. On donne de la rylatine et de l'adérole pour qu'ils se calment. Cette épidémie de troubles est fictive ! Les arts, la science, les maths, mais surtout les arts sont victimes de cette mentalité. C'est dommage car durant une expérience esthétique, les sens fonctionnent pleinement; le créateur vibre ! A l'inverse, les médicaments anesthésient ces enfants. Nous les endormons». Le système actuel ne permettrait pas ces opportunités de développer la créativité car il a plusieurs défauts. «Le système éducatif répond au système financier et industriel. Le productivisme se standardise même dans les programmes. Nous devrions modifier ce paradigme. La pensée divergente est essentielle pour la créativité. Cela signifie trouver plusieurs solutions en analysant un problème sous plusieurs angles. 98% des enfants de maternelle sont des génies de cette pensée. Cinq ans plus tard, ils ne sont plus que 30%. Cinq ans plus tard, ils ne sont que 15%. Or, l'évolution devrait se faire en sens inverse ! Cette capacité devrait augmenter ! Or, avec l'éducation, elle diminue... » L'enseignement vit une crise mondiale et nous devrions savoir à quel profil de sortie nos enfants devraient correspondre. «Que préparons-nous pour le futur ? Quel est l'héritage que nous laisserons ? Quelle technologie humaine préparons-nous ? Nous avons des mécanismes tellement puissants : les systèmes du fonctionnement humain sont complexes».