Enfin, le spectre d'une année blanche a été évité. Après deux mois de grève «injustifiable», les étudiants en médecine et en pharmacie ont décidé de mettre un terme à leur mouvement de protestation et rejoindre les amphis. La décision a été prise lundi par les grévistes, après avoir voté à la majorité le procès verbal tenant lieu d'accord. La signature de ce document entre les concernés et le ministère de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a eu lieu hier, mardi 3 novembre, à Rabat au siège du ministère de la Santé. En fait, cet accord vient confirmer les points contenus dans celui du 26 octobre 2015. Ainsi, les départements de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur ont réaffirmé encore une fois leur attachement au dialogue élargi, responsable et productif avec toutes les parties prenantes. Le but escompté est d'aboutir à un accord consensuel autour de la mouture portant sur le service national sanitaire avant qu'il ne soit inscrit sur l'agenda législatif. Comme quoi, rien n'est encore décidé et que tous les points pourraient être débattus, sans exception aucune. Mieux, les ministères de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur se sont également dits prêts à mettre en valeur tout projet alternatif garantissant les droits et les devoirs des citoyens et du corps médical. Contacté par Al Bayane, Anas Chebaatha, coordinateur national des étudiants en médecine a déclaré que la décision de suspendre la grève a été prise après que les étudiants ont obtenu gain de cause, notamment en ce qui concerne l'augmentation des indemnités de mission. En termes plus clairs, cette indemnité a été revue à la hausse pour passer de 110 à 630DH pour les étudiants de la 3 e année à la 6 e année, et 1500 DH pour ceux qui sont en fin de formation. Inutile de rappeler que la stratégie du département de la Santé, en voulant mettre en place une loi régissant le service national sanitaire, a pour objectif de faciliter l'accès aux soins pour les populations qui résident dans les zones montagneuses et lointaines. Les chiffres dévoilés récemment par le professeur El Houssein Louardi sont alarmants et dénotent un manque flagrant et un mauvais déploiement en matière des ressources humaines. En d'autres termes, le Maroc se trouve loin des normes fixés par l'organisation mondiale de la santé et ce avec seulement 1,51 médecin pour 1000 habitants. Toujours selon le chef du département de la Santé, 45% de l'ensemble des médecins se concentrent dans le seul axe liant Casablanca et Rabat, alors que seulement 27% exercent le métier dans le monde rural. Il faut dire que pour combler un tel déficit, cela requiert des solutions réalistes voire logiques et non pas sombrer dans une logique contestataire et que l'intérêt des citoyens prime sur toute autre considération, quelle qu'elle soit.