La crise de l'USFP paralyse le Parlement. Une semaine après l'ouverture de la session parlementaire du printemps, l'Union socialiste des forces populaires n'a pas encore remis la liste définitive des membres de son groupe. Le hic, c'est que le Parlement ne peut entamer ses travaux qu'après la validation des listes de tous les partis représentés au Parlement. Alors que Ahmed Zaidi, soutenu par la majorité des députés usfpéistes, et Hasna Abouzaid, plébiscitée par la commission administrative du parti revendiquent la présidence du groupe parlementaire, la liste de l'USFP qui doit mentionner le nom du président ne sera pas déposée de sitôt. Fait inédit dans l'histoire du Parlement marocain, une simple crise interne d'un parti vire à une crise institutionnelle. Mais Driss Lachgar ne l'entend pas de cette oreille. Le premier secrétaire de l'USFP refuse de parler d'une crise pour expliquer la situation actuelle. «La crise n'existe que dans la presse. Il faut plutôt revenir au règlement intérieur de la Chambre des représentants pour comprendre la situation», explique Lachgar. Et de poursuivre : «Le règlement intérieur stipule que les listes des groupes parlementaires sont remises au président de la Chambre 48 heures avant l'ouverture de la séance réservée à l'annonce des groupes. Or la date de cette séance n'a pas encore été fixée». Le numéro un de l'USFP fait allusion à l'article 25 du règlement intérieur de la première Chambre. Ce dernier semble a priori appuyer la version de Lachgar. L'article en question dispose en effet «qu'au début de la première session de chaque année législative, chaque groupe remet au président de la Chambre une liste comportant le nom et la signature de ses membres, ainsi que le nom du président qui le représente et l'appellation qu'il s'est choisie. Les listes des groupes sont remises au président de la Chambre quarante-huit heures avant l'ouverture de la séance réservée à l'annonce des groupes. Le président de la Chambre annonce la constitution des groupes et indique leurs noms et ceux de leurs porte-parole, puis ordonne leur publication au Bulletin officiel, avec les noms des représentants qui n'appartiennent à aucun groupe». Mais ce que le premier secrétaire de l'USFP omet de dire, c'est qu'une première liste avec Zaidi comme président du groupe parlementaire a failli être adoptée mais elle a été retirée in extremis. Si cette dernière a été retirée c'est qu'elle allait créer un autre fait inédit dans les annales du Parlement. Lachgar a expliqué que «la liste en question fixait un groupe parlementaire de l'USFP sans le premier secrétaire, c'est-à-dire Lachgar lui-même, ni Habib El Malki qui n'est autre que le président de la commission administrative du parti ni encore Abdelouahed Radi, ex-premier secrétaire du parti et ancien président de la première Chambre parlementaire alors qu'ils sont tous des députés élus au nom de l'USFP». Mais Lachgar semble lâcher du leste. Certes, il affirme que la nomination de Hasna Abouzaid à la tête du groupe est une décision de la commission administrative, mais il adopte un nouveau discours. «Le plus important pour nous actuellement est de déposer la liste de notre groupe parlementaire. Quant à l'organisation du groupe parlementaire, c'est l'affaire du groupe», conclut l'ancien ministre chargé des Relations avec le Parlement.
