Ils attendent que ce soudeur, âgé de trente-huit ans, qui a commis, la veille, mercredi 22 juillet, un meurtre contre sa copine, soit conduit vers la scène du crime. Une trentaine de minutes plus tard, quelques voitures s'arrêtent sur les lieux. Le représentant du ministère public auprès de la Cour d'appel d'El Jadida descend de l'une d'elles. Le chef de la PJ et ses limiers descendent des autres voitures. Mais, où est le mis en cause ? Menotté, et portant un t-shirt noir, bermuda militaire, une casquette blanc cassé et des babouches jaunes, le mis en cause descend de l'une des voitures, escorté par cinq policiers. Le mis en cause a été conduit à l'intérieur du domicile pour que la reconstitution du crime commence. Au début, il explique aux enquêteurs qu'ils (lui et sa copine) y sont entrés, le mercredi, vers midi. Ils ont engagé une conversation à propos de l'avenir de leur relation amoureuse. Sa copine, Noufissa, divorcée, son aînée de dix ans, lui a expliqué qu'elle a déjà pris sa décision : rompre définitivement leur relation. Il lui a demandé des explications. Mais en face aucune réponse. En fait, il y a quelques semaines que les soupçons ont commencé à trotter dans sa tête. Surtout qu'elle ne lui prêtait plus attention comme auparavant et ne répondait même plus à ses appels téléphoniques. Pire encore, il y a quelques jours, elle a refusé de lui ouvrir la porte quand il est venu la chercher. «D'abord, c'est moi qui payais le loyer et subvenais à ses besoins», précise-t-il aux enquêteurs lors de la reconstitution du crime. Entretenait-elle une relation amoureuse avec un autre homme ? «Pas si sûr… Je n'ai rien vu et personne ne m'a rien dit… mais j'ai des doutes», répond-il aux limiers qui prennent des photos de lui, eux et les représentants des mass media qui assistent à la reconstitution. Fou furieux, il a saisi un couteau qu'il gardait sous son t-shirt noir et a criblé son corps de coups avant de prendre la fuite. Un cri strident provenant du domicile était suffisant pour que les voisins sortent de chez eux pour voir ce qui se passe. Une ambulance est arrivée pour la transporter à destination de l'hôpital de la ville. Malheureusement, à mi-chemin, elle a rendu l'âme. Et une heure plus tard, vers 13 h 30, le mis en cause s'est présenté de son plein gré au commissariat de police pour avouer son crime. Samedi dernier, il a été traduit devant le parquet général, puis devant le juge d'instruction près la Cour d'appel d'El Jadida.
