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Événement : Citoyens à part entière
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 30 - 05 - 2003

Les attentats qui ont frappé Casablanca incitent l'ensemble des forces vives de la Nation à agir pour mettre un terme à l'antisémitisme véhiculé par l'intégrisme et pour contrer le fanatisme de groupuscules agissant sous le couvert de l'Islam.
Les attentats terroristes du vendredi 16 mai, ont pris pour cible, entre autres, un cimetière juif à Casablanca. Un acte qui ne laisse planer aucun doute sur le caractère fanatique de ces actes et la haine qu'ils véhiculent.
Aveuglés par un anti-judaïsme injustifié, les terroristes ont oublié que les juifs qu'ils visaient vivent au Maroc depuis 2000 ans et le seront toujours. Leur communauté comptait 300.000 membres en 1947, alors qu'elle n'est actuellement que de quelque 3500 personnes.
Casablanca au XIX siècle et durant la moitié du XXe, comptait 20 % de juifs. Essaouira était pour moitié juive vers 1920. À Fès, Meknès et Marrakech, rapporte Simon Lévy dans son livre sur la civilisation judéo-marocaine, la proportion était de un pour dix à douze habitants, bien plus forte encore à Sefrou ou Ksar-Souk… Le guide bleu de 1920 parle de 2000 juifs pour 500 musulmans à Debdou.
Dans ces villes, la proportion de Juifs dépassait toujours dix pour cent de la population, atteignant 20 % ou 25 % dans certains ports, voire 50% à Essaouira et 80 % à Debdou.
Pratiquement, toutes les villes avaient leur Communauté juive.
À l'origine de cette saignée, il y a certainement le colonialisme et sa politique de division, la déstabilisation économique découlant de l'intrusion violente du capitalisme européen, l'acculturation au français d'une part, le sionisme et ses puissants moyens et les retombées politiques et psychologiques du conflit israélo-arabe d'autre part.
Mais cela n'empêche guère de dire que le Maroc compte encore toujours une minorité juive la plus importante des pays arabes et que la société civile marocaine représente –maintenant – le seul pays arabe ou musulman dans lequel peuvent vivre normalement des citoyens musulmans et juifs.
Faut-il citer ces noms que l'on retrouve partout là où il y a une manifestation sociale, et dans bon nombre d'organisations de défense des droits de l'homme ?
Faut-il rappeler les cas Azoulay, Berdugo, Serfaty ou autres.
Bien entendu, aucune approche séquentielle et segmentaire de la population marocaine, insistant sur le « séparatisme » à caractère religieux n'a pu survivre devant les faits têtus de la réalité.
Certes, chaque fois que le radicalisme monte, la haine prend pour cible la communauté juive, un terme qui doit, désormais, «disparaître en tant que symbole représentatif d'une minorité», selon les propos de Robert Assaraf.
Entre 1948 et 1956, 92.000 émigrants ont pris le chemin vers Israël, soit un tiers de la communauté.
Après l'indépendance, l'émigration vers la France, le Canada, l'Espagne, etc. a touché les couches moyennes et supérieures de cette population. La guerre des Six jours en 1967 et la tension qui l'a accompagné a provoqué le départ de la moitié des 70.000 juifs restants.
Aujourd'hui, l'on estime que «ceux qui sont partis sont autour de 400.000 en Israël, 80.000 en France, 20.000 au Canada, 10.000 à 15.000 en Espagne, 4.000 aux Etats-Unis, plusieurs milliers au Venezuela et en Amérique du Sud (Données citées dans l'ouvrage précité).
Mais toujours est-il, que pour ces Marocains, qui gardent toujours leur nationalité, l'attachement au pays d'origine demeure une donne authentique et incontournable.
Des voix s'élèvent même jusqu'à annoncer la nécessité de mettre un terme, de manière définitive et irréversible, à cette forme de discrimination «communautaire» et à ces institutions de représentation «administrative ou politique» juive, installée par le protectorat colonialiste qui n'ont plus à exister dans une nation souveraine et constitutionnelle, dans laquelle chaque citoyen a ses droits et obligations individuels.
Robert Assaraf n'est pas le seul à avoir plaidé en faveur de cette nouvelle forme de convivialité, d'autres intellectuels le font chaque fois que l'occasion se présente.
Et ce ne sont pas des attentats terroristes qui peuvent changer cette réalité palpable. Mais encore faut-il que les crimes du 16 mai 2003 puissent impulser une nouvelle dynamique nationale et susciter l'éveil de la classe politique, des composantes réelles de la société civile et de toutes les forces vives de la Nation. Contre toute forme de fanatisme religieux, doctrinal et politique.


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