La hausse du prix de pain n'aura pas lieu. Les professionnels reviennent sur leur décision d'augmentation de 10 centimes. Il n'y aura pas d'augmentation du prix du pain. C'est ce qui a été décidé lors d'une réunion, tenue lundi 16 juillet, entre Rachid Talbi Alami, ministre chargé des Affaires économiques et générales, et le Syndicat national unifié des patrons boulangers-pâtissiers du Maroc. Les deux parties ont décidé d'un commun accord de maintenir inchangé le prix du pain. Et ce, précise un communiqué publié à cette occasion, «en dépit de la hausse des coûts de production». La décision, souligne-t-on auprès du ministère, «a été prise afin de préserver le pouvoir d'achat des citoyens, plus particulièrement les personnes à revenus limités». Pour inciter les boulangers à renoncer à cette hausse décrétée dans certaines villes du Royaume, le ministère s'est engagé à «prendre plusieurs mesures pour réduire le coût de production du pain, de la farine et dérivés». La farine étant l'élément le plus important dans la composition du coût de production, puisqu'elle en constitue plus de 70%. Pour le moment, explique Abdellah Ikbal, membre du syndicat, «il n'y a encore rien de concret». «Le ministre nous a promis, entre autres, un tarif industriel pour l'eau et l'électricité, une baisse des droits d'importation du blé». Le débat sur l'augmentation du prix du pain reste ouvert «une hausse pourrait être envisageable après les élections. Mais, pour le moment, on nous a fait comprendre que la situation du pays ne s'y prête pas», souligne M. Ikbal. Et d'assurer que les boulangers et pâtissiers «ne peuvent plus tenir, ils sont au bord de la ruine». Le département chargé des Affaires économiques et générales promet également la mise en place d'un «programme complémentaire pour la mise à niveau du secteur aux niveaux social et économique». La nécessité de la mise à niveau du secteur en vue d'améliorer les conditions de travail des employés s'impose comme l'une des principales revendications des professionnels du secteur. Ces derniers espéraient également voir réduits les coûts des intrants et de l'énergie. À noter que la dernière réunion entre les professionnels et les représentants du gouvernement sur le sujet d'augmentation du prix du pain remonte à fin janvier 2004. Les professionnels, reçus alors par le Premier ministre Driss Jettou, se sont engagés à mettre fin à un mot d'ordre annoncé une semaine auparavant. Lors de cette réunion, il a été convenu de limiter l'augmentation à 10 centimes sur le prix du pain et de reporter son application à une date ultérieure. Il a été aussi décidé de promouvoir le développement du secteur dans le cadre du programme gouvernemental de mise à niveau de l'économie nationale.