La troisième audience relative au procès Mounir Erramach, Mohamed Ouazzani et tous les autres accusés dans cette affaire de trafic international de drogue et de corruption, reprend aujourd'hui à la Cour d'appel de Rabat. C'est aujourd'hui mardi 13 janvier que reprend le procès Mounir Erramach, Mohamed Ouazzani, les deux barons du trafic international de drogue et les 29 autres accusés parmi lesquels, le préfet de la wilaya de Tétouan, cinq magistrats de la Cour d'appel de la même ville et plusieurs fonctionnaires de la sécurité publique. Parmi les inculpés, cinq personnes se trouvent en liberté provisoire depuis le déclenchement de l'affaire au mois d'août de l'année dernière. L'audience d'aujourd'hui, la troisième depuis le début du procès, sera consacrée en premier lieu aux requêtes orales pour vice de forme qui seront présentées par la défense des accusés. Concernant les requêtes écrites, le président de la Cour avait prévu leur fin durant l'audience du 23 décembre. La continuité du procès dépend de la demande des avocats, du réquisitoire du substitut du procureur général et de la réponse de la Cour. En cas d'accord commun, les interrogatoires vont commencer et c'est Mounir Erramach qui va ouvrir le bal. Durant les deux audiences précédentes, il a toujours été le premier appelé à la barre. La précédente audience en date du 6 janvier a connu trois événements particuliers, à savoir l'exclusion d'un avocat du procès pour non-compétence, l'absence de maître Marcos Garcia-Montes chargé par le gouvernement espagnol pour défendre Mounir Erramach pour des raisons encore indéterminées et la demande présentée par Mohamed Charafdine au président de la Cour pour que sa défense soit limitée à deux avocats. L'autre nouveauté qui ne manque pas d'importance relate la situation carcérale d'Erramach. Depuis le 23 décembre, il est définitivement incarcéré à la maison d'arrêt de Salé où il est isolé de tout le monde et ne dispose même pas d'un matelas pour dormir, selon ses révélations qu'il nous a confiées dans la salle d'audience. Des révélations confirmées d'ailleurs par son avocat. Ils nous avaient révélé, lors de deux interviews exclusives à ALM d'une part du mauvais traitement subi par l'accusé et font d'autre part allusion à son retour sur ses accusations. Il paraît que le héros de cette grosse affaire n'a jamais balancé aucun homme de l'autorité et malgré ses précédentes déclarations à l'égard de Mohamed Ouazzani qu'il inculpe d'avoir conclu deux affaires de trafic de drogue vers l'Espagne, il s'est rétracté sur ses accusations. Ouazzani qui avait accusé le préfet et les magistrats en donnant des précisions sur leur relation, leur adresse et sur le montant de la corruption donnée, revient lui aussi sur ses déclarations en affirmant n'avoir jamais eu affaire aux mis en cause. Il s'était levé en pleine audience et à haute voix, il s'est retourné vers la presse pour leur annoncer son innocence. “Je n'ai rien à voir avec les responsables de la police ni avec les juges de la Cour d'appel, il s'agit tout simplement d'un règlement de comptes entre divers services de l'autorité“, a-t-il déclaré devant les juges. Une chose est certaine, Mohamed Ouazzani connaît parfaitement la maison de Skouri sise à Kénitra et celle du président de la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Tétouan sise à l'avenue 2 Mars à Casablanca. De toute façon, au cours des interrogatoires, on saura toute la vérité sur les contradictions des uns et des autres.