L'Algérie est aujourd'hui accusée par tous ses voisins de parrainer et de soutenir le terrorisme, qu'elle semble avoir finalement adopté, comme stratégie de chantage diplomatique contre les pays voisins. L'Algérie revendiquait et revendique toujours «une forte» expérience dans la lutte contre «le terrorisme», qui était en fait, la résistance armée du mouvement islamiste algérien, après la confiscation de sa victoire aux élections législatives de décembre 1991. L'Algérie avait tué plus de 200 000 islamistes et autres, selon des chiffres officiels, donc un décompte sûrement inférieur à la réalité, alors que 20 000 autres sont portés disparus, dans ce que l'Algérie désignait sous le vocable de terrorisme. «Riche» de cette expérience, l'Algérie a fini par adopter elle-même le terrorisme dans des stratégies de chantage contre les pays voisins, notamment le Mali, le Niger et la Libye. Contre les menaces de séparatisme internes dans le sud algérien (touaregs), Alger tente depuis plusieurs années de délocaliser les revendications séparatistes pour les transplanter chez les voisins, en tentant de s'interposer, comme médiateur, entre le gouvernement malien et des groupes terroristes dans le nord du pays, pour éviter une soi-disant sécession. L'Algérie aurait même plaidé, en catimini, pour un statut d'autonomie au nord du Mali, en faveur des Azawad, qui absorberait les mouvements Touareg du sud de l'Algérie. Si le Mali accuse l'Algérie d'épouser et de suppléer la stratégie coloniale de la France, c'est parce que l'Algérie tente de régler les menaces d'instabilité qui prévalent dans le sud algérien sur le territoire malien. Alger aurait même préconisé, de manière unilatérale, la mise en place d'une zone tampon au nord du Mali de 100 kilomètres, qui serait sous le contrôle de l'armée algérienne, pour circonscrire le conflit sur le territoire malien. Le Mali, ayant pris conscience des intentions malveillantes de l'Algérie, est aujourd'hui en rupture avec ce pays, comme d'ailleurs le Niger, voire la Libye qui vient de claquer la porte du triumvirat maghrébin préconisé par deux pays boiteux, la Tunisie et l'Algérie. En rupture avec le Maroc, le Mali, le Niger, les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite, voire l'Espagne, après une tentative de normalisation, à la suite d'une lecture erronée d'une déclaration de Pedro Sánchez aux Nations unies, l'Algérie est aujourd'hui en conflit avec la CAF (Confédération africaine de football) sur le terrain du sport. Après les échecs diplomatiques cumulés sur le dossier du Sahara marocain, l'Algérie risquerait fort bien de se rabattre sur le terrorisme contre le Royaume du Maroc, comme au mois d'Aout 1994. Le désespoir, l'incertitude sur l'avenir et l'aveuglément risqueraient d'apporter de mauvais conseils à la junte militaire algérienne, qui intensifie les achats d'armes et multiplie les manœuvres militaires avec des munitions réelles pour intimider le peuple algérien, en premier lieu, et ensuite, le voisinage, principalement dans le sud. Nous faisons confiance aux services de sécurité marocains pour contrecarrer les complots potentiels que les adversaires de notre pays, dans une situation de désespoir, risqueraient d'envisager contre notre pays. Le terrorisme resterait une ultime alternative de nuisance de la junte militaire algérienne, maintenant que la déroute du système est totale : diplomatique, économique, sociale. *journaliste et écrivain