Grâce à la mise en place des mesures antidumping, la SNEP réussit à redresser ses résultats et affiche un bénéfice après le déficit de l'exercice précédent. 2013 marque visiblement un tournant et un retour de la rentabilité. Au niveau de la place de Casablanca, les investisseurs n'ont pas attendu pour faire monter le cours. L'action cumule plus de 75% en trois mois. Y avait-il dumping ou pas ? Le débat autour des prix pratiqués par les exportateurs américains en faveur de quelques distributeurs marocains de PVC n'est pas encore tranché. Même si depuis avril 2013, l'instauration d'un droit antidumping en provenance des Etats-Unis à titre provisoire a été acté, les détracteurs de la SNEP ne perdent pas espoir. Mais en attendant, les mesures définitives instaurées depuis décembre 2013 pour une durée de cinq ans, font bien les affaires de la filiale du groupe Ynna. Les actionnaires de l'industriel marocain commencent à voir le bout du tunnel. En effet, les réalisations de la SNEP commencent bien à se redresser. Certes, conjoncture oblige, le chiffre d'affaires de la SNEP est en quasi stagnation à 788 millions de dirhams. Cependant, la société voit ses marges s'améliorer sensiblement, au point de voir l'excédent brut d'exploitation multiplié par deux pour atteindre 57 millions de dirhams. Pourtant, cette forte croissance de la marge brute d'exploitation a été obtenue malgré une très forte augmentation du prix du fuel qui a eu un impact négatif de 8 millions de dirhams sur les charges. Au niveau financier, la forte dépréciation des titres SNEP a donné lieu à la constatation d'une dotation de 3,5 millions, portant sur les actions détenues en propre. Mais malgré cela, le changement de contexte qui limite les importations se concrétise par le retour à la rentabilité. La SNEP affiche un bénéfice de 8,4 millions de dirhams contre un déficit net de 32 millions de dirhams, une année auparavant. Visiblement, la SNEP s'inscrit dans de nouvelles perspectives, même si l'on n'est qu'au tout début du changement en cours. Pour le moment, la société compte poursuivre ses efforts de développement tout en renforçant sa compétitivité. Cela signifie que le programme d'investissement se poursuit enfin. Mais, visiblement, les investisseurs n'ont pas trop attendu pour s'intéresser davantage au titre SNEP. La filiale du groupe Ynna Holding qui était pratiquement abonnée au bas du tableau des variations, a vu son cours passer de 173 dirhams au 31 décembre 2013 à quelque 304 dirhams, à la clôture du 8 mars 2014, soit une progression de 75,7%. Il s'agit de l'une des croissances les plus fortes au niveau de la bourse de Casablanca, et ce n'est pas fini. Puisque l'action SNEP est toujours dans un trend haussier, ce qui laisse penser qu'elle pourrait notamment retrouver son niveau d'il y a quelques années, ou du moins réduire encore les pertes cumulées. Quoi qu'il en soit, la société continue de profiter de cette bonne tendance. Il faut notamment rappeler que malgré la forte hausse des importations, la SNEP a réalisé un ambitieux programme d'investissement portant sur près de 250 millions de dirhams. Ainsi, durant l'année 2011, malgré une recrudescence de la concurrence venue des Etats-Unis, elle a acquis un nouveau four de cracking et un compresseur d'hydrogène à anneau liquide pour un montant de 50 millions de dirhams. Elle a également engagé des investissements de 110 millions de dirhams, dont 78 millions de dirhams -financés par un crédit acheteur auprès de la Deutsche Bank Italie pour l'acquisition d'une nouvelle unité d'électrolyse et un nouveau réacteur d'oxychloration. Le but était d'augmenter sensiblement les capacités de production, sauf que la rentabilisation de ces investissements n'était pas envisageable autrement que par la limitation des importations.