S.M. le Roi Mohammed vient d'achever sa visite de trois jours en Libye. Il devrait participer pendant deux jours au XXIème Sommet France-Afrique qui se tient à partir d'aujourd'hui à Yaoundé (Cameroun). Ce périple a évidemment valeur de symbole. Un symbo Le Monde arabe et l'Afrique d'une manière générale gagneraient à l'évidence à ce que la mise en place d'une puissance arabo-africaine ne soit pas un vu pieux et que se définissent de nouvelles orientations afin d'élargir qualitativement et quantitativement les bases d'une coopération politique et économique durable. Certes, c'est un truisme de dire que ce dessein ne sera point une sinécure au moment où la région est torpillée par des chouanneries meurtrières et où le dialogue et la recherche du compromis s'enlisent sous des querelles d'intérêt. Mais il y a bon espoir, d'autant qu'il y a une prise de conscience quasi collective qu'il faut que les Africains prennent enfin leur destinée en main et jouent pleinement le rôle qui leur échoit sur la scène internationale. Il faudra donc nécessairement se soustraire à la logique théorique, ce qui passe par la réactivation de l'UMA, l'unité africaine dans son acception la plus large, ainsi que la réintégration, comme souhaitée par bon nombre de chefs d'Etat, du Maroc au sein de l'OUA. La présence du Souverain, interlocuteur privilégié à l'égard du Moyen-Orient, mais aussi de l'Occident, à Yaoundé, prête, à juste titre, à l'optimisme. Il a inscrit son règne sous le signe de la consolidation de l'Etat de droit et des institutions démocratiques, de la promotion des libertés et des droits de la personne humaine, de la justice et de l'équité, de la modernisation de l'économie et de la société. Appliqués à l'échelle arabo-africaine, nul doute que ces principes seront prodromes d'une nouvelle redéfinition des centres de décision , mais aussi d'une nouvelle redistribution des rôles sur le microcosme politico-économique international