Aéroport de Dakhla : hausse de 19 % du trafic aérien au T1-2024    Trois conventions pour le développement territorial des provinces de Tinghir et Ouarzazate signées    Banjul: ouverture de l'ambassade marocaine en Gambie    M. Hammouchi reçoit l'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Royaume d'Arabie Saoudite au Maroc    Les Caisses de Dépôts du Maroc, de France, d'Italie et de Tunisie renforcent leur coopération    Financement de startups: Tamwilcom lance «Innova Green»    Journée mondiale du thon : Un pivot de l'industrie halieutique, en voie de disparition ! [INTEGRAL]    EXPORT MOROCCO NOW WOMEN en action pour les entreprises féminines    La troisième édition de Tamuda Bay Eco Triathlon, du 10 au 12 mai à M'diq    Les 18e championnats d'Afrique de gymnastique artistique démarrent sans l'Algérie    National ''Amateur'' / Sanctions : Ce lundi KAC - RB et Amal Tiznit - WST à huis clos    JO Paris 24 / Foot masculin - Phase de groupes: Les représentants africains connaissent leurs adversaires asiatiques    Liga / J34: Le Real champion dès aujourd'hui si ...!    Casablanca: coup d'envoi du forum printanier de qualification et de créativité au profit des détenus mineurs    Meknès: mise en service de quatorze centres modernes de soins de santé    Al-Hoceima: plus de cinq tonnes de résine de cannabis interceptées, enquête ouverte    Tinghir et Ouarzazate: Trois accords signés pour favoriser le développement territorial    L'Humeur : Montreux, ses stars et Rory Gallagher    La 26e édition du festival Jazz au Chellah, du 10 au 12 mai    tour cycliste du Benin, nos Marocains en position de force    Houda El Bahri: L'équilibre prudence-risque    Revue de presse de ce samedi 4 mai 2024    Météo: les prévisions du samedi 4 mai    UPEACE : Signature à Genève d'un programme de formation pour des diplomates marocains    Liberté de la presse : Nette amélioration du classement du Maroc (129e), selon RSF    Les débats de la Vie Eco : Comment Casablanca se prépare pour 2030    AMMC : Actif net des OPCI de plus de 87,42 MMDH à fin mars    Trafic d'antiquité : Deux individus arrêtés en Espagne pour importation de pièces marocaines    BRICS: La Russie et d'autres pays refusent la tentative d'inclure le Sahara à l'ordre du jour    Blanchi du crime de traite humaine, Dr Tazi devrait quitter la prison    Près de 29 millions de dhs pour le développement territorial des provinces de Tinghir et Ouarzazate    Ayoub El Kaabi, principal atout des performances d'Olympiakos    Covid-19 : Un taux de positivité hebdomadaire de 5,4%, aucun décès signalé    La DGAPR et TIBU Africa renouvellent leur partenariat    Les étudiants en médecine annoncent une nouvelle grève sans fermer la voie au dialogue    Banjul: Ouverture de l'ambassade du Royaume du Maroc en Gambie    SM le Roi félicite le président polonais à l'occasion de la fête nationale de son pays    Liberia. Justice pour les victimes des crimes de guerres    RSB-USMA: le TAS rejette la demande urgente de la FAF sur la demi-finale    Journée internationale du Jazz 2024: Tanger brille de mille feux avec un concert historique mondial    Cinéma d'animation. Le FICAM ratisse plus large (Vidéo)    Nador : le beau-livre d'un Maroc gagnant    Virtuosité et Spectacle au 25e Festival Gnaoua d'Essaouira : Les Organisateurs Dévoilent la Programmation    Aïd Al-Adha : L'écho de l'inflation résonne dans les souks    Spéculations immobilières à Marrakech : De hauts fonctionnaires dans le viseur de la justice    Médias: 70 % des journalistes environnementaux ont subi des attaques liées à leur travail    Afrique du Sud: l'ANC convoque Zuma à une audience disciplinaire    Maroc: Démantèlement d'une cellule terroriste composée de cinq partisans de Daesh    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Academia : La comptabilité de l'Etat au coeur de la réforme de la loi organique des finances
Publié dans Finances news le 06 - 06 - 2014

Nous avons largement entendu parler de la réforme de la loi organique des finances qui, rappelons-le, a été appliquée entièrement pour la première fois lors de l'exercice budgétaire 2006 en réformant profondément le cadre du budget de l'Etat.
L'inscription dans un tel processus de réforme constitue une opportunité pour donner une nouvelle impulsion à la modernisation de l'Etat et au renforcement à la fois de la transparence et de la performance de la gestion publique en la faisant passer d'une culture de moyens à celle de résultats grâce à une plus grande responsabilisation des gestionnaires.
L'objectif de la transparence des comptes publics ne saurait être atteint sans une information financière transparente découlant d'un système financier et comptable reconnu à l'échelle internationale.
Les acteurs du secteur privé deviennent de plus en plus conscients de l'importance de cet objectif de transparence, et ce à travers le passage aux normes internationales d'informations financières (IFRS, pour International financial reporting standards) depuis le règlement européen du 19 juillet 2002 sur l'adoption et l'application des normes et interprétations de l'IASB (International accounting standards board) par les entreprises cotées sur des places européennes à partir du 1er janvier 2005.
Les intervenants du secteur public ne sont pas moins conscients de la pertinence de l'adoption d'un système comptable uniforme qui permettra la transparence des états financiers et leur comparabilité au niveau mondial. Ainsi, l'adhésion de la Trésorerie Générale du Royaume (TGR) en 2012 au Conseil des normes comptables internationales du secteur public (IPSASB, pour International public sector accounting standards board) fait du Maroc le 1er pays arabe et le 3ème pays africain à rejoindre cette instance internationale en charge des problématiques d'ordre comptable et financier qui vise l'adaptation du secteur public aux exigences de la mondialisation.
Pour rappel, l'IPSASB, créé en 1997, publie des IPSAS traitant de l'information financière selon les méthodes de la comptabilité d'exercice et de la comptabilité de caisse. Les IPSAS relatives à la méthode de la comptabilité d'exercice se fondent sur les IFRS publiées par l'IASB, lorsque les dispositions de ces normes sont applicables au secteur public. Elles traitent également des questions d'information financière spécifiques au secteur public qui ne sont pas évoquées dans les IFRS.
Les normes comptables internationales ont l'avantage de mettre en avant la situation économique de l'Etat, alors que les normes locales ont une vision plus patrimoniale. Cet alignement aux normes IPSAS améliorerait la présentation de l'information financière et réduirait les problèmes de son efficience.
Au vu de ces actions, il semble bien qu'atteindre la transparence et la gouvernance n'est plus une tâche ardue. Néanmoins, il convient de souligner qu'au Maroc, les normes IPSAS ne sont applicables que par le Trésor public qui a choisi d'aligner l'ancien système de la comptabilité de l'Etat sur les normes comptables internationales en vigueur pour le secteur public. Cet alignement a été qualifié par la TGR de dimension indissociable de la réforme budgétaire lancée au Royaume.
Les autres acteurs du secteur public n'ont pas encore vu leurs comptes élaborés selon le référentiel international. Le passage vers ces normes semble accuser un retard expliqué par certains obstacles d'ordre juridique !
Par ailleurs, face à cet état de fait, l'on pourra s'interroger sur la pertinence du système financier au Maroc qui connait ainsi, actuellement, la production d'informations comptables issues de différents référentiels : normes marocaines édictées par le CGNC, normes IFRS et les IPSAS. Ce manque d'harmonisation et de généralisation d'un système comptable uniforme est loin de permettre l'atteinte des objectifs escomptés de cette réforme.
Il convient de souligner également que les normes internationales ne sont pas exemptes de critiques. Si on a toujours avancé la pertinence, l'intelligibilité, la fiabilité, la comparabilité...autant de caractéristiques qualitatives de l'information fournie dans les états financiers, le passage vers ces normes constitue des enjeux considérables auxquels le préparateur des comptes pourra y faire face si adaptation au contexte marocain lui échappe. En effet, plusieurs chercheurs ont démontré que la qualité informationnelle des données comptables dépend également du degré d'adaptation des normes comptables à l'environnement économique du pays dans lequel elles s'appliquent.
Ces enjeux sont liés à la complexité de la mise en application de certaines normes, une possibilité de choix entre plusieurs options pour traiter la même opération, le principe de la juste valeur qui est remis en cause et fait l'objet d'un profond débat...etc. Il conviendrait alors de bien appréhender tous ces enjeux et les intégrer dans ce processus d'alignement des normes locales aux normes comptables internationales. Un alignement qui constitue pour les établissements publics marocains un vrai challenge.
La réforme de la comptabilité de l'Etat constitue une mission incontournable. En effet, «les principes et règles énoncés par la loi organique des finances en matière budgétaire ne sauraient produire leur plein effet s'ils ne trouvent pas leur traduction au niveau de l'exécution de la Loi de Finances, à travers les opérations de recettes et de dépenses dont l'enregistrement est matérialisé par la comptabilité générale de l'Etat», souligne Rachid Lahrach, Chef de service au sein de la TGR. Une comptabilité qui doit être uniforme, harmonisée et généralisée.
Par Karima Haoudi
Chercheur en finances, Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales, Université Mohammed VSouissi, Rabat.
Diplômée de l'Ecole nationale de commerce et de gestion (ENCG) Kénitra, option : Gestion financière et comptable.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.