Malgré le fait qu'un placement boursier reste globalement au moins aussi profitable qu'un investissement dans un projet réel, la sélectivité est de rigueur pour ne pas faire de mauvaises pioches. Il est ainsi possible de se concentrer sur des secteurs rentables, pour ensuite en choisir des actions qui ont fait leurs preuves sur le long terme. Tout cela bien sûr dans une approche patrimo-niale. Notre étude, malgré ses limites, a mis le doigt sur plu-sieurs faits plus ou moins évidents. Premièrement, être fidèle à une entreprise en y réinvestissant les dividendes permet de com-penser les pertes en capital. Un constat particulièrement vrai lorsqu'une entreprise distribue un dividende stable, voire pro-gressif sur la période. Dans ce cas, il y a bel et bien création de valeur. Deuxièmement, du côté des émetteurs, certains ont plus le souci de la fidélisation que d'autres. Le secteur bancaire, par exemple, donne une grande importance au dosage entre rendement, soutien du cours et distribution d'actions au lieu de cash afin de fidéliser le plus possible. Les entreprises fami-liales offrent généralement un bon retour sur investissement malgré leur liquidité réduite. Enfin, les entreprises dont les actions sont appréciées par le marché offrent de la rentabi-lité à travers les plus-values, ce qui leur permet de réduire, voire stabiliser leurs dividendes à long terme. Mais ce n'est pas tout. En effet, si la majorité des sec-teurs offre des TRI homogènes, certains ne respectent pas cette règle. Il s'agit notam-ment du secteur informatique où l'on retrouve la plus grande valeur de l'échantillon, mais aussi l'une des plus faibles. Microdata affiche, en effet, un TRI de 54%. Imaginez un projet d'investissement avec une telle rentabilité ! Cette entreprise dispose du rendement le plus élevé de la cote qui, malgré sa baisse sur la période, est large-ment compensée par une plus-value importante sur le cours. A l'inverse, Involys affiche un TRI de 33%, étant donné le manque de régularité dans la distribution des dividendes, accompagnée par une moins value sur le cours. Dans le même secteur, on peut retrou-ver des rentabilités variant de -11% pour IB Maroc à 9% pour Disway. Bref, un secteur hétérogène. La situation de ces entreprises peut être expliquée par la perception des inves-tisseurs qui ne les regardent pas toutes du même oeil car, au final, elles ont des business bien différents. Ici, le stock pic-king est plus que souhaitable. Dans l'immobilier, par contre, les performances sont beau-coup plus homogènes. Elles sont toutes négatives à cause des baisses des cours sur la période retenue. Les TRI varient de -17% à -2%, malgré le fait que ces entreprises font toutes des efforts pour le rendement. Enfin, dans l'agroalimentaire, nous avons fait le même constat. Le secteur est homo-gène avec, cette fois, des moyennes qui sont supérieures à celles du marché. Unimer, Cosumar, Centrale Laitière ou encore Dari Couspate (entre-prise familiale) affichent des TRI supérieurs à 10%. A noter qu'aucune entreprise du sec-teur n'affiche un TRI négatif. Retour aux fonda-mentaux Ainsi, pour un placement judi-cieux, il est préférable de reve-nir aux classiques des straté-gies de placement. A savoir du stock picking en regardant les performances passées et le degré des contraintes futures. Cette étude avait pour objec-tif de dresser un bilan (non exhaustif) sur les performances passées. En gros, répondre à la question : à quoi s'attendre si l'on souhaite être fidèle à une entreprise ? La période retenue est certes l'une des plus mauvaises de la jeune histoire de la Bourse moderne de Casablanca, pourtant les résultats sont encourageants. Moralité : la fidélité paye à long terme, semble-t-il. Brèves Centrale thermique de Safi : Attijariwafa bank joue les premiers rôles Attijariwafa bank a été l'un des acteurs-clés de la structuration du financement bancaire international du projet de la centrale ther-mique de Safi, dont les contrats d'investissement ont été signés récemment pour un coût global de 2,6 milliards de dollars, soit environ 23 milliards de dirhams. Selon nos satellites, le groupe bancaire, co-arrangeur global de l'opération, est également, entre autres, chef de file de la partie marocaine du financement (4,5 Mds de DH). AWB reste aussi le premier bailleur de fonds marocain de ce projet (puissance globale d'environ 1.386 MW) qui assurera une production annuelle couvrant environ 25% de la demande nationale en électricité d'ici 2018. ADM : Les recettes de péage atteignent plus d'un milliard de dirhams Les recettes de péage ont augmenté de 2,3% pour s'établir à 1,1 milliard de dirhams au premier semestre 2014, à la faveur notamment d'une hausse de 3% de la circulation autoroutière. Dans un communiqué publié à l'issue du Conseil d'administration tenu récemment, la Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM) fait état d'une stagnation de son excédent brut d'exploitation à 759 MDH. Pour sa part, le résultat net est déficitaire de près de 412 MDH, «impacté par un résultat financier déficitaire de l'ordre de 688 MDH dû essentiellement à l'importance des charges d'intérêts des prêts contractés par ADM pour le développement du réseau autoroutier et qui ont atteint 755 MDH au titre de la même période». L'encours de cette dette se situe à la fin du 1er semestre 2014 à plus de 37 Mds de DH.