Organisée par l'ONEE, la 6ème Conférence générale du comité maghrébin de l'électricité s'est tenue les 8 et 9 décembre à Rabat en présence d'experts et professionnels arabes dans le domaine de l'électricité et des énergies renouvelables. Les participants ont plaidé pour plus d'échanges et d'interconnexion entre les pays de l'UMA. La Banque maghrébine de l'investissement du commerce extérieur (BMICE) devrait être opérationnelle vers le 20 décembre. Dans un monde marqué par l'augmentation rapide de la demande en électricité et par la rareté des ressources fossiles traditionnelles (gaz, pétrole, charbon...), la transition énergétique vers les énergies renouvelables devient une condition sine qua non pour assurer la croissance économique de chaque nation. Une réalité rappelée par les participants de la 6ème Conférence générale du comité maghrébin de l'électricité (Comelec), tenue les 8 et 9 décembre à Rabat, sous le thème «L'intégration maghrébine, facteur d'accélération de la transition énergétique». Parmi les thématiques débattues lors de cette conférence figurent la vision maghrébine commune pour une valorisation optimale des ressources de la région; les enjeux économiques et industriels des énergies renouvelables au Maghreb; la coopération maghrébine comme clé de réussite pour une meilleure intégration régionale et les leviers d'accompagnement pour une transition énergétique. Organisée par l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), cette rencontre, qui a réuni bon nombre d'experts et de professionnels maghrébins dans le domaine de l'électricité et des énergies renouvelables, a été l'occasion de rappeler, une fois encore, ô combien la transition énergétique et l'interconnexion électrique entre les pays maghrébins sont capitales dans le contexte actuel. En effet, relever les défis économiques et sociaux auxquels sont confrontés les pays maghrébins, impose le renforcement de la coopération dans le domaine de l'électricité et des énergies renouvelables. Le choix de cette thématique s'inscrit donc parfaitement dans les priorités de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) notamment eu égard à la concurrence intense que se livrent les différents blocs régionaux. «Il faut accorder une grande importance au thème choisi pour cette 6ème conférence, qui permettra à nos pays de garantir la transmission et répondre ainsi à tous les objectifs, en prenant en compte les enjeux et les défis auxquels ils sont confrontés, ainsi que les développements et les changements qui ont lieu dans le domaine de l'énergie sur la scène mondiale», déclare Abdelkader Amara, ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement. Le ministre a également appelé les différents pays de l'UMA à travailler, en même temps, sur deux axes principaux à savoir la mise en oeuvre des réformes institutionnelles, légales et réglementaires nécessaire pour intégrer les enjeux du développement durable et l'inscription dans une réelle dynamique de l'intégration régionale pour tirer profit des opportunités offertes par le marché élargi. Vers plus d'interconnexion La coopération maghrébine dans le domaine électrique existe bien avant la création de l'UMA, soit depuis 1974. Grâce aux efforts déployés par les entreprises d'électricité des pays membres, le secteur de l'électricité est considéré comme étant le secteur de l'avant-garde dans le domaine de la coopération maghrébine. Les échanges en termes d'énergie électrique entre les pays sont en constante augmentation grâce à cette interconnexion des réseaux électriques des pays maghrébins. Toutefois, malgré une infrastructure solide, cette interconnexion reste relativement modeste comparativement au potentiel et aux gains qu'engendreraient une gestion et un développement intégrés des systèmes. Il faut dire que la région a tous les atouts pour réussir le pari de l'intégration énergétique et réduire l'inégalité de la répartition de la production électrique. Dans ce sillage, Ali Fassi Fihri, Directeur général de l'ONEE, et président du Comelec, a insisté sur la nécessité d'augmenter les échanges et l'interconnexion. Il n'a pas manqué l'occasion de mettre en avant les avancées réalisées par le Maroc dans le cadre des énergies renouvelables, qui constitueraient à l'horizon 2030, 52% du bouquet énergétique. Une expertise que le Royaume s'apprête à partager avec les autres pays pour une plus grande intégration électrique du Maghreb, conclut Ali Fassi Fihri. Un nouvel instrument de financement Le renforcement de cette interconnexion requiert toutefois des investissements importants et par conséquent l'accompagnement du secteur bancaire. Un appui financier qui sera bientôt disponible, comme l'a annoncé Habib Ben Yahia, Secrétaire général de l'UMA, lors de la conférence. En effet, après des années dans le circuit d'approbation, la Banque maghrébine de l'investissement du commerce extérieur (BMICE) va voir le jour très prochainement. Toujours selon Habib Ben Yahia, l'assemblée générale des actionnaires se tiendra les 20 et 21 décembre à Tunis pour le lancement effectif de cette institution dotée d'un capital de 500 millions de dollars. Cette banque prévoit de financer des projets communs aux cinq Etats membres (Maroc, Algérie, Tunisie, Mauritanie et Lybie) notamment dans les énergies renouvelables et l'électivité. Quid du Comelec La création du Comité maghrébin de l'électricité (Comelec) a été approuvée en 1974 par les ministres de l'Economie du Maghreb, sur proposition de l'Algérie, du Maroc, de la Tunisie et la Mauritanie. La signature du traité de Marrakech, instituant l'Union du Maghreb Arabe par les cinq Chefs d'Etat en 1989, donne une dimension supplémentaire au Comelec dans son rôle de coordination entre les entreprises d'électricité du Maghreb. Actuellement, il regroupe les entreprises responsables de la production, du transport et de la distribution de l'énergie électrique des cinq pays du Maghreb à savoir : Sonelgaz (Algérie), ONEE (Maroc), STEG (Tunisie), Gecol (Libye) et Somelec (Mauritanie).