* Malgré des avancées notables soutenues par des réformes multisectorielles, le constat est que les exportations restent relativement faibles avec un rythme de croissance ne dépassant guère les 5 %. * Renchérissement des principaux coûts des facteurs de production, rigidité des structures de production autant dentraves auxquelles tentera de trouver solution la nouvelle stratégie dédiée à dynamiser les exportations. Malgré les réformes multisectorielles réalisées ces dix dernières années, quil sagisse dincitations fiscales, de tarification douanière, des mécanismes dassurance et de financement, le diagnostic établi par le ministre du Commerce extérieur, dévoilé à loccasion des 2èmes Assises nationales sur lexportation tenues à Skhirate, atteste toutefois que les performances actuelles des exportations marocaines ne sont pas en mesure dinduire un rythme de croissance économique soutenu. Deux constats ressortent de ce diagnostic : dune part, le faible rythme de croissance des exportations qui ne dépasse guère les 5 % en moyenne annuelle durant cette décennie qui a été marquée par une vague de réformes ; dautre part, une offre marocaine peu diversifiée et dominée à hauteur de 60 % par les articles textiles, les phosphates et dérivés, les produits agricoles et les produits de la mer. Le ministre a souligné que cette faiblesse relative des exportations est imputable, pour lessentiel, à la rigidité des structures de production, notamment un faible niveau technologique dans les industries exportatrices de base et une insuffisance de la qualification de la main-duvre. Le développement des exportations est largement entravé par le renchérissement des principaux coûts des facteurs de production et une sous-utilisation de la capacité de production installée, ce qui pénalise les exportations du Maroc, souligne Mustapha Mechahouri, le ministre du Commerce extérieur. «La participation des exportations à la croissance du pays diminue régulièrement pour être aujourdhui inférieure à 1 % lorsque les concurrents directs que sont la Turquie ou la Tunisie font plus du double, sans parler bien sûr de la Chine ou de lInde où ces scores doivent être multipliés par cinq au moins», affirme Abdellatif Bel Madani, le Président de lAssociation Marocaine des Exportateurs (ASMEX). A lexception notable de 2006, les premiers mois de 2007 semblent confirmer cette tendance, puisque le taux de couverture des importations par les exportations continue de se contracter, perdant ainsi 10 points durant ces six dernières années pour se situer à 54 % seulement. Une nouvelle stratégie se profile à lhorizon Dans son intervention, Mustapha Mechahouri a préconisé, vu le constat général, de dynamiser les exportations en adoptant une nouvelle stratégie quil a déclinée en 7 axes majeurs. Le premier axe a trait à ladaptation du système actuel dincitations fiscales à lexportation aux exigences dune économie ouverte et compétitive. La stratégie passe également pas la consolidation du système dassurance à lexportation. Puis le réaménagement des conditions de financement pour les adapter aux besoins spécifiques des PME. Le 4ème axe porte sur la diversification de loffre exportable en parfaite convergence avec le Plan Emergence. Ensuite, il faudrait mettre en exergue la nécessité dinsuffler un nouveau dynamisme à la promotion commerciale pour en faire une promotion proactive et de proximité, en partenariat avec lASMEX et le CMPE. Le 6ème axe de cette stratégie proposée par le ministre du Commerce extérieur est la maîtrise de la chaîne logistique et la facilitation du transport. Enfin, le dernier axe recommande aux opérateurs économiques de relever les challenges non seulement de la mise à niveau, mais également ceux de linnovation et de la qualité. Du côté de lASMEX, son Président, Abdellatif Bel Madani, a souligné quà linstar de la politique touristique du Maroc, avec une réelle volonté politique, le développement de lexportation se verrait élever au rang de priorité nationale. «Pour mettre en place une telle stratégie, nous estimons indispensable de constituer, auprès de la Primature, un Comité de préférence paritaire, qui abordera sans contrainte et fixera les objectifs précis et délimiterait les responsabilités de chacun selon un agenda de réunions périodiques», a expliqué Bel Madani. Un deuxième comité technique, placé sous lautorité du ministère du Commerce extérieur, aurait en charge de mettre en place une batterie dindicateurs suivant un vrai tableau pour évaluer les performances enregistrées. Bel Madani a réitéré sa demande de mise en place dun Observatoire, avant de remettre au Premier ministre le projet de contrat-programme que ce dernier avait suggéré le 26 octobre 2005.