Œuvrant pour une réforme mettant la femme au cœur des priorités, le Maroc, divisé entre modernistes et conservateurs, entre dans une course pour pallier ses lacunes législatives. A cet effet, Salaheddine Aboulghali, membre du bureau politique du parti authenticité et modernité (PAM) et parlementaire de la circonscription de Médiouna à Casablanca, a récemment exprimé une vision audacieuse et novatrice de l'avenir du Maroc lors d'un séminaire intitulé « l'autonomisation légale et socio-économique des femmes à la lumière de la révision du Code de la famille et des conclusions du nouveau modèle de développement ». En vue de redonner aux femmes la place centrale qu'elles méritent, cet événement, organisé a Hay Hassani à Casablanca dans la nuit de vendredi, a été l'occasion pour Aboulghali de mettre en avant l'importance cruciale de la liberté économique pour la stabilité et le bien-être de la famille marocaine. Selon Salahedinne Aboulghali, la stabilité de la famille marocaine ne dépend pas uniquement des lois et des amendements, mais aussi et surtout de la promotion de l'initiative économique libre. Il affirme que « cette initiative permet aux conjoints de garantir un mode de vie décent pour eux-mêmes et leurs enfants, contribuant ainsi à renforcer la solidarité familiale et à élever leur environnement social ». « La liberté économique est aujourd'hui le cœur palpitant de toutes les libertés et le véritable garant de la stabilité de la famille marocaine », a déclaré Aboulghali. Il a ajouté que « l'autonomisation économique des femmes est un élément clé pour assurer cette stabilité, permettant aux conjoints de créer de la richesse au sein du foyer familial et d'assurer un avenir meilleur pour leurs enfants ». Le membre de la direction du PAM a vivement critiqué les défenseurs des idées rétrogrades au nom d'une conception tronquée de la religion. « Nous ne devons pas nous réjouir des idées traditionalistes pour renforcer la stabilité de la famille marocaine, mais nous y voyons plutôt une consécration de l'hypocrisie sociale et une destruction des nobles valeurs morales », a-t-il souligné. Il estime que « ces idées traditionalistes sont un obstacle à l'évolution et au progrès de la société marocaine, appelant à une rupture avec ces mentalités archaïques pour embrasser une vision plus moderne et éclairée de la famille et de la société ». Parlant de l'héritage, Aboulghali a plaidé en faveur de l'activation du testament en tant que document officiel remplaçant l'héritage, mettant en avant que « ce dernier est l'origine coranique qui offre plus de versets que l'héritage conventionnel. Il a critiqué la tutelle, qu'il juge injuste pour les femmes, les hommes et les enfants d'aujourd'hui, appelant à son abolition complète ». En ce sens, il a réitéré : « le testament devrait avoir la même force juridique que l'héritage et suivre les mêmes procédures de conservation et d'enregistrement dans les entreprises et les tribunaux commerciaux ». De plus, Aboulghali a insisté sur le fait que la modernité prônée par le PAM est ancrée dans l'âme marocaine, valorisant les traditions, les arts et l'esthétique du pays. « La modernité intégrée dans notre projet politique ne provient pas des expériences de modernité occidentales, qui ont été influencées par de nombreux facteurs contradictoires », a-t-il expliqué avant d'asséner que « cette modernité est également basée sur l'islam tolérant et la foi en la force argumentative présente dans le Coran. Nous devons nous efforcer de promouvoir ces valeurs pour servir nos intérêts et ceux de nos enfants ». Aboulghali a conclu en soulignant les efforts du PAM pour promouvoir le débat et la réflexion politique au Maroc, appelant à une polarité politique claire qui accompagne les grandes initiatives royales, notamment en ce qui concerne la protection sociale et l'unité territoriale. Il a également évoqué les travaux en cours de l'Académie du PAM pour la pensée politique, dont la direction a été confiée à Ahmed Akhchichine, qui vise à promouvoir les débats sur les grandes questions philosophiques et politiques avec la contribution de plusieurs penseurs, chercheurs et enseignants.