Chérif Ben Louidane travaille dans le trafic de la drogue depuis les années 80 et non dans les années 90 comme l'ont avancé certains. Ses activités de ponte du trafic ont d'abord porté sur l'étranger avant de prendre son quartier général dans le Nord, près de son village natal à quelques encablures de Ksar Sghir. Plus de vingts ans de trafic de drogue pour amasser une fortune et des biens dignes des grands parrains de la maffia. Quand on jette un coup d'œil aux chiffres de la fortune de Mohamed El Kharraz, alias Chérif Ben Louidane, on se rend vite compte que nous avons affaire à un trafiquant de drogue de calibre mondial, une espèce de poids lourd dans le genre, qui a su rassembler une fortune grâce aux transactions avec les trafiquants européens, mais surtout un as du blanchiment d'argent toutes techniques confondues. Son terrain de jeu de prédilection reste le foncier. Presque la majorité de ses gains dans l'exportation du haschiche vers l'Espagne et le Portugal, sont réinjectés dans des terrains qu'il achète un peu partout dans le Nord du Maroc. C'est d'ailleurs là, le moyen le plus sûr pour ne pas trop se faire voir. A côté des fermes et autres énormes parcelles de terre, Ben Louidane achetait des villas et des appartements, exactement comme tous les grands trafiquants de drogue dans le monde, qui savent que le foncier est le moyen le plus sûr de garder ses biens en cas de pépin. Au nom de tous les miens Il a aussi investi dans le bétail, un commerce comme un autre pour faire fructifier ses biens, car blanchir les sous dans le foncier et les fermes agricoles, a cet avantage qu'il peut aussi faire gagner beaucoup d'argent. Ce qui montre que Chérif Ben Louidane était un homme prévoyant et intelligent qui savait où il fallait mettre les pieds ainsi que les embûches à éviter. D'ailleurs, protection ou pas de la part de quelques agents influents de l'autorité, durant de longues années, il a pu fructifier ses biens en toute légalité, parallèlement à la vente de grandes quantités de chira. Il était aussi prévisible que Chérif Ben Louidane, qui savait que tôt ou tard, son tour viendra pour tomber comme tant d'autres, surtout qu'il avait déjà fait de la prison au début des années 90 et que l'affaire Mounir Erramach n'a pas cessé de le travailler. Il est donc évident que tous ses biens, ou du moins une grosse partie était au nom des siens, enfants, proches, femme. Le seul et unique moyen aussi d'éviter les saisies et de garder de quoi se refaire une santé après une telle chute. Tactique habituelle, mais dans le cas El Kharraz, cela a tenu depuis les premières grosses opérations jusqu'aux dernières. Et à Chaque fois, les lots sont énormes, les sommes conséquentes et les bénéficiaires, des membres de la famille. (voir encadré) Et Mohamed El Kharraz a bien su gérer son patrimoine. Il a évité, à quelques rares exceptions près, les grandes villes où l'on pouvait vite le prendre au col. Il s'est concentré sur l'arrière-pays, les douars et autres patelins, où il fait bon avoir des propriétés et arroser tout le monde. Et comme il était généreux, le Chérif, a su mettre de son côté presque toutes les populations qui savaient de quel côté la tartine était beurrée. Le patrimoine de Ben Louidane •Une ferme agricole d'une superficie de 20 hectares à Douar Slaouiyine, Qiadat Dar Echaoui. C'est une ferme que Mohamed El Kharraz a acquise en 1999 pour un montant de 500 000dhs. Elle est enregistrée au nom de sa femme, Rabia Assaliï et ses enfants Mohamed Reda, Yassine, Hamza et Chaïmaa. Il y a construit une étable qui accueille pas moins de 35 chevaux, dont 20 pur sang arabes, 20 vaches laitières et près de 300 têtes de moutons. •Une ferme de 18921 mètres carrés, sise à Madchar Jbilate, dans la commune rurale de Boukhalef. Un lot acquis pour une somme de 200000 DHS enregistré sous le numéro TF77744. •Un terrain de 479 mètres dans la région de Ferfara acheté pour le montant de 364500 dhs enregistré sous le numéro 49261. •Une ferme agricole d'une superficie de 46845 mètres carrés, à Douar Abkoui, préfecture Al Fahs Beni Makada. Un lot de terre qui a coûté la somme de 1 003 340 dhs sous le registre 6171. •Un terrain de 3585 mètres carrés à Ksar Sghir, acheté à 179 250 dhs, au nom de son fils Mohamed Reda sous le registre 21452. •Un lot de 6500 mètres carrés à Douar Arsa Al Ghaba, commune de Boukhalef pour une somme de 180 000 dhs au nom de son fils Hamza et enregistré sous le numéro 21447. •Un terrain à Douar Chakrech, commune de Gueznaya, d'une superficie de 5060 mètres carrés, acheté pour la somme de 400 000 dhs enregistré au nom de son fils Hamza sous le registre 21451. •Un lot de 23 000 mètres carrés à Douar Badrioui, dans la commune de Boukhalef pour un montant de 300 000 dhs, au nom de son fils Hamza et enregistrée sous le numéro 21449. •Un terrain d'une superficie de 6000 mètres carrés à Douar Boukhalef pour une somme de 380 000 dhs toujours au nom de son fils Hamza sous le registre 21453. •Un lot à Douar Badrioui, commune de Boukhalef d'une superficie de 15 600 mètres carrés pour un montant de 1 300 000 au nom de son fils Hamza sous le registre 21455. •Toujours à Douar Badrioui, commune de Boukhalef d'une superficie de 9276 mètres carrés pour une somme de 371 040 au nom de son fils Yassine sous le registre 21454. •Un lot à Hay Souani à Tanger pour la somme de 3 500 000 dhs au nom de son épouse Rabia Essaliî et ses enfants Mohamed Reda, Yassine et Chaymaa. Il a fait construire sur ce même terrain un immeuble de seize étages plus un rez de chaussée avec un café, une boulangerie, et chaque appartement est loué entre 2000 et 2500 dhs. •Un terrain de 6598 mètres carrés à Tanger sur la route de Fès pour la somme de 300 000 au nom de sa femme et ses enfants où il a fait construire un immeuble de sept étages avec vingt^8deux appartements. Au rez de chaussée, il y a ouvert un café nommé Picasso. Il a vendu l'immeuble pour la somme de 9 500 000 dhs à Mohamed El Mekki connu sous le nom de Chatarero. •Une villa à Hay Jamaâ Mekraâ d'une superficie de 2500 mètres carrés pour une somme de 2 350 000 dhs au nom de sa femme et ses enfants. •Un appartement de 107 mètres carrés sis boulevard du Prince héritier à Tanger pour la somme de 500 000 dhs enregistré à son nom sous le registre numéro 62424. •Une usine de briques à Hay Al Ouama à Tanger, qu'il possède en association avec Abdelkrim El Ouazzani Sghir, connu sous le nom d'El Mtioui pour une somme colossale de 33 800 000 000 00 dhs. •Une villa à Marchane à Tanger d'une superficie de 900 mètres carrés pour la somme de 5 500 000 dhs au nom de sa femme et ses enfants. •Une usine de confection de prêt à porter sous l'enseigne de Borni dans la région off shore sur un terrain qui lui a coûté 700 000 dhs. •Un terrain à Hay Katiout à Tanger d'une superficie de 2500 mètres carrés qu'il possède avec son assoocié Abdelkrim El Ouazzani Sghir pour une somme de 8 750 000 dhs. •20 magasins commerciaux au Mâarif à Casablanca pour une somme de 8 500 000 dhs, tous loués entre 1200 et 1600 dhs le mois. •Un appartement de 120 mètres carrés sur le boulevard de France à Marrakech à son nom pour une somme de 700 000 dhs. •Une terre agricole à Al Harti à Marrakech d'une superficie de 5000 mètres carrés pour une somme de 8 500 000 dhs au nom de son père Mohamed El Kharraz et ses sœurs Zahra et Fatéma. •Une villa à Tétouan de 150 mètres carrés pour une somme de 1 300 000 dhs à son nom et celui de sa femme et ses enfants. •Un terrain de 400 mètres carrés à Tétouan acheté à 160 000 dhs enregistré à son nom. •Un appartement de 170 mètres carrés à San Pedro, proche de Marbella en Espagne acheté à 290 000 euros au nom de sa femme Rabia Essalii •Un compte bancaire avec un montant de 250 000 dhs à la BMCE à Tanger. •Un compte à Torrémolinos en Espagne de 72 000 euros •250 000 euros au compte de son fils Mohamed Reda à Torremolinos en Espagne. •7000 euros sur le compte de sa fille Chaymaa à Torremolinos en Espagne •7000 euros sur le compte de son fils Mohamed Reda à Torremolinos en Espagne •5000 euros sur le compte de son fils Yassine toujours à Torreolinos en Espagne •4000 euros sur le compte de son fils Hamza à Torremolinos en Espagne. La somme de 25 millions de pesetas sur son compte courant à Sebta.