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Les risques du positionnement
Publié dans La Gazette du Maroc le 25 - 07 - 2005


Rentrée politique
Deux axes prévalent au cours de cette rentrée politique. Celui du déblocage de la question sociale et celui de la perspective d'une polarisation des forces qui leur confèrerait plus de crédibilité. La reformulation du champ politique qui s'ébauche n'est toutefois pas sans risques…
D'emblée la rentrée politique est dominée par deux axes déterminants. Le premier est placé à la fois sous le signe de l'urgence et du long terme avec le lancement de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), la thématique sociale étant on ne peut plus cardinale.
Le second concerne le positionnement des forces et courants politiques, sous l'impulsion de la loi sur les partis en cours d'adoption et dans la perspective de l'échéance électorale de 2007.
Après une longue phase où le débat et l'action semblaient voués à une insurmontable léthargie, ces deux axes constituent, quoi qu'on en dise, une invitation impérieuse à donner un peu plus de consistance à la chose publique.
Sur ces deux plans, la nécessité de conférer de la crédibilité à l'action de l'Etat en matière sociale et aux partis en tant que relais tant soit peu représentatifs apparaît donc de façon plus appuyée. Sans que cela prenne la tournure d'un bouleversement profond, cette volonté de crédibilité n'est pas à négliger. Dans le cadre du système, elle constitue un tournant dont les effets pourraient surprendre plus d'un.
Le lancement en grande pompe de l'INDH veut marquer les esprits. Après la province de Tétouan, c'est Casablanca, qui le long de la semaine écoulée, a vu l'annonce de plusieurs projets donnant le ton et la mesure de cette vaste entreprise. Avec un budget global de 102 millions de dirhams, les programmes concernant la mégapole portent sur la scolarisation, les centres de formation, la santé et le soutien aux personnes en situation précaire. 34.500 logements permettront de reloger 172.000 personnes et divers projets visent à fournir plusieurs zones en assistance sociale, en eau potable et en assainissement.
Le social est ainsi mis en relief au cœur de l'action publique. Tout va dépendre désormais de l'ampleur des projets qui suivront et de l'efficience de la gouvernance de leur mise en œuvre. L'enjeu de la crédibilité est ici considérable. L'espoir suscité, si relatif soit-il, ne saurait être déçu sans grave préjudice. Ceux qui ne savent tabler que sur l'échec et le désespoir pour étendre leur influence guettent. Il serait fort risqué de ne pas donner toutes ses chances de réussite à l'INDH, et de fait, l'appel à la mobilisation des moyens et des forces nécessaires est tout à fait justifié.
Déblocage du social
En commençant à débloquer l'impasse où la question de l'exclusion sociale s'était enlisée, il va de soi que l'on modifie aussi la perception de l'action politique aux yeux de larges couches marginalisées. Cet enjeu politique n'est pas des moindres et beaucoup va se jouer précisément sur la capacité à agir en matière sociale avec des résultats tant soit peu tangibles.
Avec ce rappel des réalités et de la finalité de la chose politique elle-même, malgré les phases de déréliction déjà vécues, les partis politiques sont aussi fortement interpellés par la nécessité de clarifier leur positionnement.
La loi sur les partis qui est examinée par le Parlement apparaît aussi comme très symbolique de la reformulation en cours du champ politique.
La perte d'influence et de crédibilité des forces politiques n'est plus souhaitée comme ce fut le cas assez longtemps par le passé. Les dangers et les périls perçus actuellement conduisent plutôt à souhaiter un regain de santé des partis. Encore faut-il que ceux-ci soient en mesure de prendre ou de reprendre consistance et présence active. Au lieu d'être soumis et dévitalisés par la corruption et les divisions manipulées, les partis devront faire davantage preuve d'existence autonome et de capacité à être représentatifs et actifs. Le champ politique confronté à des risques qui ne peuvent plus être sous-estimés, en rapport avec l'extension des marges d'exclusion et de déstructuration sociales, est contraint à sécréter une nouvelle distribution des rôles.
L'examen de la loi sur les partis et les débats qui l'accompagnent sont révélateurs à ce sujet. Le thème de la polarisation est central. Les principaux groupes parlementaires (Istiqlal, USFP, PJD) demandent que le niveau de voix requis pour l'obtention des subventions de l'Etat aux partis soit porté à 10 % au lieu des 5 % prévus par le projet de loi. Ils considèrent que c'est le moyen de mettre fin à la balkanisation politique et de favoriser la constitution de pôles plus consistants et plus cohérents.
Le ministre de l'intérieur émettant des réserves quant à cette demande, considère que c'est avec un seuil de 5 % que l'on aura des formations plus homogènes alors qu'avec 10 % on risque des regroupements plus hétéroclites.
Au-delà de ces considérations d'ordre quantitatif, c'est le secrétaire général du parti du progrès et du socialisme (PPS), Ismaël Alaoui qui vient de rappeler l'exigence de la formation d'un pôle socialiste réunissant l'USFP, le PPS, le PSD, la GSU et Fidélité à la démocratie.
Depuis l'option prise par le PSD de se fondre dans l'USFP, le PPS cherche à conjurer la menace d'un isolement périlleux. Aussi en appelle-t-il à l'union d'une sorte de front de la gauche (sans les groupes d'extrême gauche) où chaque composante préservera sa « nuance ». La démarcation est soulignée avec les islamistes, toute participation avec le PJD au gouvernement étant exclue. Cette logique du front est aussi invoquée pour relancer la Koutla, car, estime-t-il, « la gauche ne pourra pas gouverner à elle seule » et reste donc vouée à cette coalition avec l'Istiqlal.
Surmonter la balkanisation
L'approche de la Koutla n'est plus, cependant, aussi convergente que par le passé chez ses composantes. Les profondes dissensions entre l'Istiqlal et l'USFP manifestées lors de l'élection à la présidence de la chambre des représentants ne sont pas seulement conjoncturelles. Elles marquent une plus nette démarcation entre ces deux partis dans le contexte actuel plus propice à l'affirmation des différences et des rivalités.
Il faut s'attendre à ce que chacun des deux grands partis de la ci-devant Koutla fourbisse davantage ses propres armes et cherche à renforcer sa position. Le moment venu si une coalition s'avérait nécessaire, chacun ferait valoir son poids acquis et ses exigences.
La tendance à la polarisation conduira nécessairement à élaborer davantage le positionnement idéologique et politique des forces en lice. La balkanisation dévalorise le discours politique et accentue les pratiques politiciennes, claniques et clientélistes en vase clos. En ce sens, la polarisation incite à rechercher plus de consistance aux yeux de la société et à se différencier.
Cependant cette évolution n'est pas de tout repos. Elle est même porteuse de risques pour nombre de prétendants à la représentation politique. On voit qu'à gauche, le débat qui s'annonce sera assez ardu, aussi bien pour la clarification de son identité que par la nature des réformes politiques, sociales et culturelles préconisées ou encore par le renouveau de ses structures, élites et modèles d'action. L'Istiqlal aussi devra affronter l'exigence de sa propre redéfinition. Au-delà du problème de la sclérose menaçant ses structures qu'illustre le feuilleton avec Abderrazak Afilal de l'UGTM, c'est sa capacité à se positionner réellement entre la gauche et le conservatisme islamiste qui est mise à l'épreuve. Quant au PJD, il sera davantage interpellé sur sa capacité à intégrer des valeurs démocratiques et à faire pièce à l'extrémisme.
L'évolution du champ politique marocain tient à la manière dont ces enjeux risqués seront pris en charge.


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