La politique au Maroc semble parfois n'être soumise à aucune logique tant nos politiciens pratiquent un genre unique dans son exercice. Tenez, par exemple, Karim Ghellab, qui a par ailleurs fait un excellent travail à la présidence du parlement, tient bec et ongles à son poste alors qu'il a basculé dans l'opposition depuis six mois déjà! Au lieu de sortir par la grande porte et d'être applaudi aussi bien par la majorité que par l'opposition, il choisit de prendre le risque de briguer un second mandat face au candidat de la majorité. Cette dernière ne pourra en aucun cas laisser filer, à juste titre d'ailleurs, ce poste hautement symbolique dans la hiérarchie constitutionnelle du pays. De plus, ce serait un non-sens que de se retrouver avec un gouvernement de majorité et les deux chambres du Parlement pilotées par l'opposition. Un scénario incompatible avec la reconstruction de la nouvelle majorité, qui aboutirait à un retardement des chantiers des réformes plus qu'autre chose. Il est temps de passer à la vitesse supérieure en termes de production et de validation des lois organiques et de vote des réformes. 28 mois se sont déjà écoulés depuis l'avènement du gouvernement Benkirane, et beaucoup de chantiers ont buté sur des calculs politiciens qui hypothèquent les réformes promises par le Maroc et attendues par le FMI, l'UE et la Banque mondiale. Aujourd'hui, il ne nous est pas permis de perdre davantage de temps. Ghellab est assez intelligent pour le comprendre !