À la veille de la présentation du rapport du secrétaire général de l'ONU sur le dossier du Sahara marocain, la diplomatie marocaine s'active. Galvanisé par le soutien dont bénéficie son approche pour la résolution de ce conflit et dans la droite ligne de l'initiative d'autonomie pour les provinces du sud, le Maroc opte pour une gestion proactive de ce dossier, pour sortir de l'impasse. Les choses ne seront désormais plus comme avant ! C'est ce que laisse interpréter la succession de plusieurs évènements ces derniers temps sur la question du Sahara marocain. Après plusieurs années de preuves de bonne volonté affichées par le Maroc pour une résolution pacifique du conflit, le royaume a décidé de passer à la vitesse supérieure. D'autant plus que l'initiative d'autonomie qu'il a soumise comme base de résolution de ce conflit a reçu, de par le monde, une large audience. À quelques jours du début des discussions sur le dossier du Sahara au sein du Conseil de Sécurité de l'ONU, l'occasion se présente pour marquer l'engagement du Maroc à trouver une solution politique définitive et durable, conformément aux résolutions de l'ONU et à la position exprimée notamment par les Etats-Unis et la France. La question de la prorogation du mandat de la Minurso cristallise toutes les attentions . Au-delà pourtant, la nouvelle approche qui prend forme au niveau de la diplomatie marocaine vise davantage à mettre fin à cette impasse. Approche proactive C'est dans cette logique que le roi Mohammed VI s'est entretenu le 12 avril dernier, par téléphone avec le Secrétaire général de l'Organisation des Nations-Unies, Ban Ki-moon. Le message royal a été à juste titre interprété comme une mise en garde à l'Onu contre une tentative de récupération de ce dossier, ce qui n'est pas fortuit si l'on tient compte du fait que la prochaine session du Conseil sera présidée par le Nigeria, un pays connu pour ses positions hostiles au Maroc. Le rapport du secrétaire général de l'ONU sera présenté le 17 avril au Conseil de sécurité et servira de base de travail. Déjà, les informations qui filtrent sont favorables au Maroc, qui n'a ménagé aucun effort dans le sens de l'alternative que prône le Conseil de sécurité et la communauté internationale dans sa large et solide majorité. Il faut dire que le royaume dispose d'arguments solides notamment en matière d'efforts consentis pour l'amélioration des droits de l'Homme. Les derniers actes en date ont concerné la réforme de la justice militaire mais également les chantiers ouverts à travers la mise en œuvre de la régionalisation avancée en partenariat avec les institutions nationales (CNDH et société civile) mais aussi les organisations internationales. Ces efforts ont été salués par Ban Ki-moon. Lors de sa dernière session annuelle de mars dernier, le CDH n'a pas manqué de mettre en exergue ces efforts. C'est sur cette base solide et en vue de prendre la communauté internationale à témoin que plusieurs autres initiatives sont en cours. Pas moins de 4 rapporteurs spécialisés de l'ONU ont été invités pour se rendre dans les provinces sahariennes dans les deux prochaines années en vue de s'enquérir par eux-mêmes de la situation. À ce titre, la Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, est également attendu prochainement au Maroc pour une visite s'inscrivant dans le cadre de la politique marocaine en matière de promotion des droits de l'homme, qui s'inscrit dans la droite ligne des standards édictés par les Nations Unies, selon la ministre délégué aux Affaires étrangères, Mbarka Bouaida. Pour le Maroc, le temps est désormais venu de passer à la vitesse supérieure en explorant les voies ouvertes par l'évolution politique et socioéconomique du pays durant ces dernières années. Il était temps ! Omar Hilale, un diplomate chevronné à l'ONU La nomination, lundi, d'un nouvel ambassadeur et représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU s'inscrit assurément dans la nouvelle approche du royaume dans le traitement du dossier du Sahara. L'un des grands dossiers qui attend Hilale sera certainement la question des droits de l'Homme au Maroc. Il s'agit d'un dossier que l'ancien secrétaire général du ministère des Affaires étrangères maîtrise bien pour avoir, depuis 2008, occupé les mêmes fonctions auprès de l'Office des Nations Unies à Genève. À ce titre, il a activement participé aux travaux du Comité des droits de l'Homme de l'ONU (CDH) dont le Maroc est membre fondateur et actuel membre pour la période 2014-2016. Lors de la session de mars dernier, Omar Hilale s'est montré actif sur le même dossier en réussissant avec brio à battre en brèche tous les arguments mis en avant par le chef de la diplomatie algérienne contre le Maroc. Le diplomate marocain n'est pas passé par quatre chemins pour mettre en avant et preuves à l'appui, les efforts consentis par le Maroc pour améliorer et promouvoir les droits de l'Homme dans tout le royaume et particulièrement dans les provinces du sud. Pour Hilale «la diplomatie algérienne souffre d'une schizophrénie en matière de droits de l'Homme, en critiquant la situation dans les pays voisins au lieu de se préoccuper des graves violations sur son propre territoire». Sa position est en effet claire : l'Algérie est partie prenante de ce conflit qu'elle a créé autour du Sahara et se sert en permanence du Maroc comme «exécutoire à ses problèmes internes». De ce fait, Hilale a réitéré l'appel du Maroc à l'Algérie en vue de «s'engager sincèrement dans ce processus pour parvenir à une solution définitive vis-à-vis d'un différend régional qui bloque l'intégration du Maghreb et empêche la mutualisation des efforts pour faire face aux défis sécuritaires, qui menacent la paix et la stabilité dans la région sahélo-saharienne, maghrébine et méditerranéenne». C'est dans cette logique que le roi Mohammed VI s'est entretenu le 12 avril dernier, par téléphone avec le Secrétaire général de l'Organisation des Nations-Unies, Ban Ki-moon.