Si le dossier du Sahara est très sensible, cela ne nous empêche pas de rappeler certaines défaillances de gestion, qui grippent de temps à autre la machine. Déjà en octobre dernier, quand les USA s'apprêtaient à commettre un précédent dans le traitement de cette affaire, s'il n'y avait eu l'intervention au forceps du souverain, nous disions que le Maroc avait besoin d'une présence renforcée, aussi bien à New York au siège des Nations-Unies que dans les principales capitales. Aujourd'hui, le Maroc vient de se rendre compte que son représentant permanent à l'ONU était bon pour la retraite. Il a été remplacé, mais après avoir semé derrière lui bien des bévues, à réparer par son successeur. Ce dernier aura la charge de dissiper tout malentendu vis-à-vis du secrétariat général de l'ONU, de tisser de très bons rapports avec les membres permanents du Conseil de sécurité, d'avoir des points d'accès auprès des membres observateurs qui jouissent du droit de vote durant leur mandat. Mais c'est au niveau de la qualité du discours que la bataille sera rude. Il ne sera plus question de surfer sur des propos populistes, du genre de la récente sortie du président du CORCAS, mais d'user d'un argumentaire bien bétonné, que les experts du droit international assimilent bien mieux! Notre lobbying aux USA gagnerait à monter en puissance et surtout à adopter une démarche prospective. C'est pourquoi la tâche du nouveau représentant marocain à l'ONU sera appréciée, non seulement sur le style, mais sur les résultats. Le premier test grandeur nature sera le fameux vote dans quelques jours, pour la reconduction de la Minurso.