Il y a vingt ans, les frontières maroco-algériennes fermées des deux côtés relèguent ainsi le Maghreb à un vestige. Le 24 août 1994, l'hôtel Atlas Asni à Marrakech connut un attentat terroriste perpétré par un Français d'origine algérienne, ce qui exacerba la tension entre le Maroc et son voisin de l'Est. La suite de l'histoire est connue. Fermeture des frontières, échange d'accusations, entêtement réciproque, changement de chefs d'Etats ...dans la continuité. Les années défilant n'ont rien pu pour ce pauvre Maghreb qui perd chaque année 2% de PIB et qui continue à enregistrer le triste record de la région la moins intégrée au monde avec à peine 3% d'échanges intra-maghrébins ! Néanmoins, force est de constater que si le Maroc avait, à plusieurs reprises tendu la main, l'Algérie s'est toujours abstenue à y répondre sous des prétextes farfelus. Car, au palais d'El Mouradia, on croit dur comme fer que toute ouverture des frontières ne profiterait économiquement qu'au Maroc ! Ainsi, en cohérence avec sa politique contrecarrant le Maroc sur tous les domaines jusqu'à en faire une obsession, l'Algérie empêche le Maghreb socio-économique et privilégie une bête course à l'armement. Nos voisins viennent d'ailleurs de signer avec l'Allemagne un contrat de 7,5 milliards de dollars, faisant de leur pays le champion de l'armement en Afrique ! En revanche, le Maroc a bien compris que sa vraie bataille est celle du développement, de la construction pour rattraper les pays émergents. À chacun ses priorités !