Des ONG marocaines ont rendu public, hier mercredi 25 février à Rabat, leur rapport sur la mise en œuvre de la Déclaration et du programme d'action Beijing, qui dresse l'état des lieux et propose des recommandations concernant la situation des femmes au Maroc. Une publication qui intervient 20 ans après la quatrième conférence mondiale sur les femmes Beijing-1995. Coordonné par l'Association démocratique des femmes du Maroc avec l'appui de l'Union européenne, ce rapport présente les principales préoccupations et recommandations relatives à la situation des droits des femmes. Mettant en avant les réformes législatives engagées pour améliorer la situation des femmes, le rapport fait état de «la persistance de discriminations basées sur le genre dans tous les domaines entravant l'instauration d'une égalité effective entre les femmes et les hommes». Selon le rapport, les lois régissant le domaine de la presse et de l'audiovisuel devraient inscrire l'égalité femmes-hommes parmi leurs principes structurants afin qu'elle soit appliquée à l'ensemble des métiers de ce secteur. Les médias sont en effet appelés à lutter contre les images stéréotypées des femmes et l'inégalité de l'accès et de la participation à tous les systèmes de communication. Par ailleurs, les ONG mettent en avant l'insuffisance des mécanismes de promotion de la situation de la femme, préconisant la mise en place d'un mécanisme national chargé de la coordination des politiques nationales qui aura pour tâche essentielle d'appuyer l'intégration de la problématique de l'inégalité hommes-femmes dans tous les secteurs et toutes les entités de l'Etat. Le rapport s'intéresse également à la question de la représentation des femmes dans les instances dirigeantes des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, soulignant que, selon les résultats de l'enquête emploi réalisée par le Haut-commissariat au plan (HCP) en 2012, les femmes restent sous-représentées (24,2%) dans les fonctions de responsabilité, notamment en tant que membres des corps législatifs, responsables hiérarchiques de la fonction publique, directrices et cadres dirigeants des entreprises. Il recommande, dans ce sens, la mise en œuvre de mesures de discrimination positive, conformément aux dispositions constitutionnelles, afin de réduire les disparités vécues en termes d'accès aux postes de responsabilités dans la fonction publique. Pour lutter contre toutes les formes de violence à l'égard des femmes, le rapport prône la mise en œuvre du Plan gouvernemental ainsi que l'opérationnalisation réelle et coordonnée des stratégies des différents départements ministériels avec l'implication de l'ensemble des acteurs concernés à tous les niveaux territoriaux. En dépit des avancées enregistrées en matière de lutte contre l'analphabétisme, les femmes demeurent les plus touchées par ce fléau avec un taux de 47,6% en 2012 contre 25,3% pour les hommes, note le rapport qui appelle à la mise en œuvre de la loi sur l'obligation de la scolarisation à travers une stratégie d'application à court terme. Les associations soulignent aussi les problèmes du travail des petites domestiques et des mariages précoces, prônant d'une part la révision du Code de la famille et son harmonisation avec la nouvelle Constitution et, d'autre part, l'abrogation des dispositions juridiques autorisant le mariage des mineurs.