S'il est un sujet qui inquiète actuellement, c'est bien le niveau et le concept même de communication politique. Tous les acteurs politiques sont concernés car, du côté de la majorité et du gouvernement comme de l'opposition, la problématique de la cohérence du discours et de la pertinence de la communication se pose avec acuité. Au lieu d'un débat d'idées, nous avons droit à une cacophonie de positions. Les solutions alternatives et les propositions d'améliorations ont cédé du terrain au dénigrement et au discours nihiliste. Les attaques personnelles se sont substituées aux échanges institutionnels, et le populisme est désormais le fait de la majeure partie de la classe politique. Malheureusement, cette réalité factuelle risque de décrédibiliser l'ensemble de l'action politique, indispensable à toute démocratie, et de pénaliser le train des réformes en cours. C'est pourquoi il ne faut pas, aujourd'hui, opter pour la politique de celui qui crie le plus, mais plutôt choisir la voie de celui qui produit le plus. Et dans cette problématique, l'ensemble de la classe politique est responsable en ployant devant la médiocrité et le populisme. Car on constate, depuis quelques mois, que la mauvaise monnaie chasse la bonne, et que les voix de la sagesse se font moins entendre ou se taisent ! Le Maroc a besoin de relever le niveau de l'exercice politique et de laisser émerger une nouvelle élite qui se dédouane de certaines créatures politiques. Les défis à venir ont plus besoin de matière grise et de bon sens que de fonceurs et de destructeurs !