Le projet de banques islamiques au Maroc traîne encore et sa mise en œuvre est renvoyée à 2016. Pourtant la loi cadre est publiée dans le Bulletin officiel et le pays a déjà reçu 18 demandes d'agréments, dont 15 émanent de banques étrangères. La Banque centrale revendique plus de temps pour la préparation du «dossier technique», une sorte de cahier des charges, avant de le soumettre aux établissements ayant formulé une demande de licence et étudier l'ensemble des réponses puis statuer sur les agréments à distribuer. Cela va nous mener, au mieux, au premier semestre 2016, soit dans une année à peu près. Sachant que le démarrage sera partiel, avec seulement deux produits, avant d'être généralisé à l'ensemble de l'offre alternative. Ce mode opératoire et les deadlines fixés risquent de créer un climat de désintérêt quant à l'offre marocaine; sachant que nous ne sommes pas seuls sur le marché. Sur le fond, il est clair que la Banque centrale paye aujourd'hui ses tergiversations du début. Car, il fallait constituer des équipes de pilotage aptes à mener les différents chantiers concomitamment, notamment, avec la création d'un fonds de garantie, la production des circulaires afférentes au mode de refinancement d'une part et de collecte de dépôt d'autre part. En 2014, Jouahri avait annoncé l'entrée en vigueur des Banques islamiques en 2015, avant de se rétracter la semaine passée en reportant l'échéance d'une année! Il apparaît, encore une fois, que la gestion du temps n'est pas notre fort, ce qui continue de nous coûter quelques points de PIB. Dommage !