L'aviation militaire marocaine est, depuis une semaine, en état d'alerte, du fait de la participation marocaine dans une coalition arabe contre les milices houthis au Yémen. Le Maroc devait-il y prendre part? La question se pose, et chacun argumente, dans un sens comme dans l'autre. Mais de l'avis d'experts en géostratégie, la position du Maroc ne pouvait être autre, au risque de rester en marge du cercle d'influence arabe. De plus, cette démarche s'inscrit dans une logique de continuité qui nous rappelle la participation du royaume dans la controversée guerre du Golfe en 1991. Plus récemment, l'aviation marocaine avait bombardé des sites de retranchement des terroristes de Daech. C'est dire que l'implication marocaine au Yémen s'impose du fait du danger chiite croissant qui guette nos alliés stratégiques du Golfe. Aujourd'hui, l'Iran essaie de profiter de l'anarchie totale qui prévaut dans le Moyen-Orient en dominant officiellement l'Irak, en ayant la mainmise sur la Syrie, en imposant le Hezbollah au Liban et en armant les milices houthis au Yémen. Cette bande chiite encercle et menace les monarchies du Golfe qui ont mis du temps, il faut le reconnaître, à réagir. Elles attendaient certes une réactions des Etats-Unis, sauf que ceux-ci développent d'autres intérêts avec l'Iran et relèguent les inquiétudes liées au Golfe au second plan. Tant mieux: c'est là la première fois que les Arabes prennent l'initiative de résoudre un problème arabo-arabe sans l'intervention de l'Occident. Et le Maroc a pris la bonne décision, renforçant ainsi sa position de pays influent dans la région.