Reconnaître son échec n'est pas donné à tout le monde, et la pilule passe souvent difficilement. Pourtant, Benkirane, s'exprimant lors du forum économique mondial de la région MENA, n'a pas hésité un moment à dire clairement qu'il avait de la peine à constater l'incapacité de son cabinet à trouver une solution globale et efficace pour pallier le chômage. Il a rappelé au passage que ses prédécesseurs avaient essayé de leur côté plusieurs formules mais en vain. Oui, la problématique du chômage et de la perte d'emploi est des plus compliquées. C'est pour cela que sa solution passe inéluctablement par des concertations élargies et notamment par les créateurs d'emplois, avec à leur tête la CGEM. Or, cette dernière via sa Commission d'emploi et de formation avait transmis à la Primature des propositions portant sur la mise en place de formules pour l'emploi plus souples jouant sur un volume important, quoiqu'instable de par la nature des CDD, au lieu de l'approche CDI, rigide mais quantitativement limitée. À ce jour, la CGEM déplore la non réaction du gouvernement et c'est ce qui devrait être corrigé par Benkirane. Ce dernier ne pourra, avec l'Exécutif seulement, apporter des solutions magiques puisque cela relève de l'utopie, comme il l'a reconnu lui-même. Le comble, et une fois n'est pas coutume, «ce ne sont pas les moyens qui font défaut mais plutôt une approche efficace», comme Benkirane l'a déclaré à CNN. Espérons que l'on puisse remédier à la situation car c'est désormais possible.