Pour le roi, la réforme de ce «secteur vital» est «la clef de l'ouverture et de la promotion sociale »./DR Dans son discours de la Fête du Trône, le roi a plaidé pour une «réforme substantielle» de l'enseignement au Maroc. Il a aussi longuement défendu l'ouverture sur les langues et cultures étrangères. Une manière pour le souverain d'appeler les Marocains à la tolérance au moment où les libertés individuelles continuent à faire débat dans le pays. Le roi veut réformer le système éducatif. Dans son discours, prononcé jeudi 30 juillet, pour la Fête de Trône, le souverain a insisté sur l'importance de l'enseignement comme «base du développement». Pour lui, la réforme de ce «secteur vital» est «la clef de l'ouverture et de la promotion sociale, le gage de protection de l'individu et de la collectivité contre les fléaux de l'ignorance et de la pauvreté, et les démons de l'extrémisme et de l'ostracisme». Mohammed VI a ainsi annoncé avoir confié au Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique «le soin d'évaluer l'état d'exécution de la Charte nationale de l'éducation et de la formation, et de dégager une vision stratégique globale pour la réforme du système éducatif dans notre pays». Réalisme «Est-ce que l'enseignement que reçoivent nos enfants aujourd'hui dans les écoles publiques est capable de garantir leur avenir ?», pourquoi les Marocains sont «si nombreux à inscrire leurs enfants dans les établissements des missions étrangères et les écoles privées, malgré leurs coûts exorbitants ?», s'est notamment interrogé Mohammed VI, insistant sur la nécessité de faire preuve de réalisme et de sérieux. Pour le roi, «la réponse est claire: c'est parce qu'ils cherchent un enseignement ouvert et de qualité, fondé sur l'esprit critique et l'apprentissage des langues, un enseignement qui permette à leurs enfants d'accéder au marché du travail et de s'insérer dans la vie active». Le souverain est également convaincu que «l'ouverture sur les langues et les autres cultures, ne portera aucunement atteinte à l'identité nationale». «Bien au contraire, elle contribuera à l'enrichir, d'autant plus que l'identité marocaine est, grâce à Dieu, séculaire et bien enracinée, et qu'elle se distingue par la diversité de ses composantes qui s'étendent de l'Europe jusqu'aux profondeurs de l'Afrique», a-t-il souligné. L'exemple Le roi n'a pas hésité non plus à donner l'exemple avec son propre parcours scolaire. «Même si j'ai étudié dans une école marocaine suivant les programmes et les cursus de l'enseignement public, je n'ai aucun problème avec les langues étrangères», affirmant que les étrangers reconnaissaient la capacité des Marocains à «maîtriser avec brio différentes langues». Concernant le baccalauréat, le roi estime qu'il ne s'agit aucunement «d'une question de vie ou de mort» et qu'un avenir est possible, même sans l'obtention du fameux diplôme. «Bien évidemment, certains citoyens ne veulent pas s'orienter vers la formation professionnelle car, pour eux, cette filière les dévalorise et n'est utile que pour les petits métiers...Ils y voient (même) un refuge pour ceux qui n'ont pas réussi leurs études. Nous devons, donc, aller vers eux pour changer cette opinion négative et leur expliquer que l'individu peut s'élever et réussir sa vie sans baccalauréat», a-t-il reconnu. Dans son discours, le roi a également appelé au renforcement des instituts de formation aux différentes filières, notamment les nouvelles technologies, l'industrie automobile, l'aéronautique, les professions médicales, l'agriculture, le tourisme et le bâtiment.