Tout le monde veut combattre la gabegie et revendique le changement. Les partis se confondent dans un même discours, nonobstant leur position vis-à-vis du pouvoir et de la gouvernance locale. Cependant, une question se pose: si tous ont le même combat, quels seraient ces mystérieux corrompus à combattre? De plus, ce changement que l'on revendique à tort et à travers... vers qui est-il dirigé? Malheureusement, tout ce «beau» monde alimente l'amalgame. En effet, même si le roi a rappelé, dans son discours d'octobre 2013, que le gouvernement n'est pas responsable de la gestion des communes et villes, des leaders politiques, non des moindres, tiennent un discours qui va à l'encontre de ce rappel royal. L'on voit ainsi un Bakkoury ou un Chabat fustiger le bilan du gouvernement pour détourner les électeurs des radars des partis de la majorité. Ce à quoi répond Benkirane -à tort- en vantant les réalisations de son cabinet! Et voilà, on est déjà en septembre 2016, en pleine campagne en vue des législatives, reléguant le bien-fondé au second rang des priorités des communales. C'est un mélange de genres dont tous les partis sont responsables, et qui pourrait grossir les rangs de certains nihilistes appelant au boycott. Car, que faut-il comprendre quand les candidats du PAM revendiquent le changement pour des élections communales que leur parti a pourtant remportées en 2009? Et pourquoi des ministres mettent-ils en avant leur bilan gouvernemental comme argument électoral?