Il ne faut pas croire que le Maroc a tout misé sur l'affaire du Sahara lors des différents périples africains du souverain. Certes, les aspects diplomatico-politiques sont importants, mais sur les volets du business et de l'économie, notre pays réalise aussi de très bonnes affaires, et il n'y a aucune honte à le dire. Pourquoi l'OCP a-t-il lancé plusieurs plateformes de production d'engrais dans pratiquement tous les pays visités par le roi, dont un méga-projet de 3,7 milliards de dollars en Ethiopie ? Cela se fait dans le cadre d'une vision économique qui assure à l'office un réseau diversifié de débouchés et pour le phosphate brut, et pour l'ammoniaque, une des autres composantes essentielles à la production d'engrais. L'OCP atténuera ainsi sa dépendance à l'égard de certains marchés et, en même temps, permettra à des pays amis d'améliorer leur ratio en matière de sécurité alimentaire. C'est pourquoi la persistance de l'Ethiopie dans ses positions politiques n'a pas empêché le souverain de lancer l'un des plus gros investissements du royaume en Afrique. Cette façon de faire force le respect et consolide notre crédibilité, ce qui fait défaut à nos adversaires. Il faut juste rappeler qu'il y a à peine trois jours, l'Algérie a organisé le Forum des investissements en Afrique, qui a été, selon la presse algérienne, un cuisant échec. Aujourd'hui, le Maroc bouleverse les codes et s'impose en Afrique. Notre pays commence, doucement mais sûrement, à emboîter le pas à des nations qui ont forgé leurs économies sur l'intelligence et le savoir-faire.