Imaginons un seul instant un parti politique en France, en Espagne ou en Grande-Bretagne s'afficher publiquement pour défendre les intérêts commerciaux de l'un de ses membres. Au Maroc, c'est arrivé sans que cela ne choque personne ! Le parti du tracteur (PAM) a, en effet, foncé droit devant pour défendre l'un de ses membres, dans le cadre d'un litige commercial, en publiant un communiqué dans lequel il tire sur le Conseil communal de Casablanca pour maltraitance dudit membre, en l'occurrence Faouzi Chaâbi. D'abord, précisons que c'est la wilaya qui a autorité sur les forces de l'ordre et non la commune. Ensuite, pour recadrer les choses, il faut rappeler que c'est un dossier hérité de l'ère de l'ancien maire, Mohamed Sajid, qui avait enclenché la procédure à une époque où Haj Miloud Chaâbi était banni, et quand aucun parti politique ne se souciait de ses démêlés, souvent injustement provoqués. Pourquoi ce n'est qu'aujourd'hui que Chaâbi junior, affilié à un parti, s'empare de l'affaire et entend la politiser. Chaque parti politique compte en son sein des hommes d'affaires qui ont déjà eu à affronter des litiges judiciaires liés à leur business. Les Belkoura (PJD), Talbi Alami (RNI) ou encore Bidouh (PI) sont passés par là sans que leur formation politique ne fasse intervenir l'institution parlementaire ou ne brandisse la carte de l'immunité parlementaire. Cela, d'autant plus que le contexte politique actuel impose d'autres priorités sous la coupole, plutôt que d'y politiser une affaire relevant des juridictions du commerce, ainsi que cherche à le faire le parti de Chaâbi.