Les aéroports nationaux bientôt passés au crible. C'est, tout du moins le cas d'une quinzaine d'entre eux. La Direction générale de l'aviation civile, rattachée au ministère de l'Equipement et des transports, s'active en effet pour donner un nouveau visage au secteur aéroportuaire national. «Une étude a été lancée pour la mise à jour de l'ancien schéma directeur qui servait jusque-là de repère pour les différents projets de développement relatifs aux aéroports», explique un responsable au sein de l'Office nationale des aéroports. Un appel d'offres a, donc, été lancé dans ce sens et les travaux vont bon train pour cette version relookée de la politique aéroportuaire. «La dernière étude du schéma directeur, élaborée par le bureau d'étude de l'Aéroport de Paris en 2002 et qui est basée sur une analyse des statistiques du trafic enregistré entre 1988 et 1998, s'avère obsolète. Ce qui motive le besoin de son actualisation», note-t-on au sein du ministère. Une nouvelle étude est d'autant plus nécessaire que le secteur de l'aéronautique au Maroc s'est complètement métamorphosé depuis cette période, surtout avec l'avènement de la libéralisation du transport aérien. Ainsi, l'open sky s'est traduit par la multiplication du nombre de compagnies aériennes desservant la destination Maroc, avec notamment l'émergence des compagnies low-cost. Partant, le nombre de lignes aériennes reliées au pays a augmenté et la fréquentation des aéroports a explosé, particulièrement lors de cette dernière décennie. «On a assisté, depuis quelques années à une explosion de la demande du trafic aérien qui a profité à tous les aéroports nationaux malgré la crise économique», rappelle-t-on au sein du département de Karim Ghellab. C'est dans ce contexte que la Direction de l'aviation civile souhaite établir un nouveau schéma directeur. Celui-ci devrait permettre de constituer une nouvelle base de données à même d'améliorer la connaissance, des différentes parties prenantes au développement des aéroports, sur les évolutions de la demande. Ainsi, il s'agira de proposer «un schéma prospectif cohérent du développement futur de chaque aéroport en comparant l'existant avec les données prévisionnelles, tout en précisant le programme d'investissement des installations principales des aéroports», explique-t-on au ministère. Pour ce faire, le bureau d'étude qui sera retenu dans le cadre de l'appel d'offres ouvert, passera d'abord à la loupe les aéroports de Casablanca, de Marrakech et d'Agadir, avant d'étudier les 12 autres que comptent les principales villes du royaume. Concrètement, l'étude se basera sur la confrontation entre la demande (analysée sur la base du trafic et des variables socioéconomiques) et l'offre existante (étudiée à travers un bilan des installations) afin de décider des systèmes à mettre en place. Une étude en quatre phases Par ailleurs, le ministère de l'Equipement et du transport propose la confection de ce nouveau schéma directeur en démarrant par l'analyse du trafic en établissant les prévisions d'évolution sur les six premiers mois. À ce niveau, «l'analyse doit porter sur l'examen et la critique du trafic enregistré sur les différents aéroports pendant les dix dernières années», insiste l'autorité de tutelle. Aussi, une double approche sera conçue. Il s'agira, en effet, de confectionner un ordre de statistiques prévisionnelles sous un angle national, d'abord, puis régional. À terme, et d'ici 2011, une sorte de canevas sera dressé en vue d'affecter à chaque aéroport du pays son propre projet de développement. Cela concernera essentiellement les installations dont dispose chaque infrastructure, à travers un examen minutieux en vue de vérifier leur adéquation avec le traitement du trafic. «Ce stade revêt une importance primordiale car il conditionne la fiabilité de l'étude», explique-t-on. Demeure, néanmoins, un volet crucial qui conditionnera également la réussite du scénario proposé. Il s'agit du volet financier. En effet, un programme des travaux sera élaboré, dans le cadre duquel tous les travaux à effectuer seront classés par ordre d'urgence. Par ailleurs, le projet de la direction de l'aviation civile traite également de la rationalisation de la gestion et de l'entretien des aéroports. Il sera ainsi procédé à une analyse de l'organisation existante dans ces unités afin de tirer des recommandations afin d'apporter des améliorations sur la gestion telle qu'elle est aujourd'hui. Il est à noter que le cabinet d'études retenu disposera d'un délai de quatre mois pour réaliser les deux dernières phases. Elémentaire au vu de l'urgence du dossier et de la nécessité de dépoussiérer le segment aéroportuaire national en vue de l'aligner aux standards internationaux. Outre la capacité de gestion des flux au niveau des aéroports nationaux, l'enjeu est de faire de ces structures d'accueil de véritables espaces de vie qui proposent un mix commerces, détente et plaisir pour le plus grand plaisir des voyageurs.