La régionalisation avancée est un chantier prioritaire qui doit être activé sans plus attendre. Le message était clair lors du discours royal du trône ayant recadré les enjeux de ce choix qui, «est un chantier majeur devant être mené avec mesure et discernement, si l'on veut que sa mise en œuvre se traduise par un changement substantiel et graduel, dans l'organisation des structures de l'Etat, ainsi que par l'articulation des rapports entre le centre et les collectivités territoriales», a indiqué le Roi dans son discours. Après le report des élections en 2013 donnant suite à un accord tacite entre les formations politiques, les partis de la majorité tentent actuellement d'accorder leurs violons et multiplient les rencontres pour se mettre d'accord sur des idées communes. La dernière rencontre tenue par le MP a montré que «la démarche participative et l'implication des partis qui ne sont pas dans la coalition sera activée», ont insisté plusieurs membres du parti de Mohand Laenser qui aura la charge de mener les pourparlers préliminaires avec les partis politiques. «Sans une véritable participation de la société civile, du secteur privé et de l'ensemble de la population dans le processus de prise de décision et de reddition des comptes, à travers le diagnostic social, la régionalisation serait confinée à un transfert des pouvoirs au niveau du territoire, sans toucher à l'essence du processus de prise de décision et à la problématique de la démocratisation et de la participation», souligne la synthèse des travaux de cette réunion. Plusieurs idées restent envisageables, comme le non transfert systématique des pouvoirs à toutes les régions, mais «l'adoption d'une phase transitoire durant laquelle le transfert des pouvoirs sera réalisé de manière progressive, en fonction de l'appropriation par chacune des régions d'un seuil minimal en termes de capacités de planification, de ressources humaines, de ressources financières et de mise en place des mécanismes d'audit», suggère le même document. Le Parlement se prépare En attendant l'entame officielle des débats sur la régionalisation avancée, les députés marocains ont pu aborder la question de la décentralisation durant cette session de printemps. Les députés continuent aussi de s'imprégner des expériences étrangères, dans l'optique de bien préparer leur discussion sur la future loi organique des régions. Le nouveau plan législatif du gouvernement a mis en avant la loi sur la régionalisation qui arrive en tête des priorités. L'ajournement du renouvellement de la 2e Chambre, causé par l'absence de ce nouveau cadre légal imposé par la Constitution oblige les députés à penser dès maintenant à la phase de leur participation effective à l'élaboration de ce nouveau cadre juridique. C'est sur le conseil de l'Europe que le choix de la Chambre des représentants s'est porté pour donner un aperçu large aux députés sur les principales questions liées à la décentralisation élargie du processus de prise de décisions qui sera engendré par la loi organique attendue sur les régions.