L'année 2010, c'est demain ! Et dire qu'il y a quelques années, cela paraissait tellement loin que tous les grands chantiers était tamponnés 2010. C'est un chiffre rond, qui sonne bien et qui a inspiré beaucoup de ministres du temps de Driss Jettou. On a même beaucoup fantasmé sur le chiffre 10... mais, tout cela est derrière nous. Aujourd'hui, nous nous apprêtons à rentrer de plain-pied dans cette nouvelle décennie et la magie 2010 va certainement opérer. Nous en sommes sûrs. Le Maroc a déjà franchi un cap décisif de son développement et même les plus pessimistes n'oseront pas dire le contraire. Le Royaume peut se targuer d'avoir réalisé en dix ans ce que d'autres pays font en 20, voire 30 ans. Oui, nous avons encore beaucoup de chemin à faire, oui, nous ne sommes pas encore au top de la forme en terme de croissance et de développement économique, oui, nous avons tout un chantier social à lancer mais, avouons le, la première décennie du règne de Mohammed VI a été exceptionnelle et a marqué un tournant remarquable dans l'attitude d'un pays comme le nôtre. Notre positionnement géographique est un atout naturel, mais ce n'est que depuis quelques années que nous en prenons pleinement conscience et que nous le mettons à profit sur le plan économique. Notre soleil, nos 3.500 km de côtes, nos montagnes, notre phosphate, nos ports, nos aéroports, nos terrains agricoles... rien ne sera plus comme avant. Le Maroc a pris conscience du rôle qu'il peut jouer dans la région, mais surtout de ses forces et de ses faiblesses. Il a laissé de côté ses complexes et s'est attaqué de front à ses problèmes structurels par des visions stratégiques ambitieuses et des échéanciers prédéfinis. Et cela commence déjà à donner des résultats. Le choc amorti La croissance économique marocaine et les choix du Maroc en matière de réformes durant la décennie 1999-2009 ont été salués par les plus grands observateurs à travers le monde. Les institutions internationales n'hésitent pas à donner l'expérience marocaine en exemple, mettant l'accent sur sa «solidité économique» et sa capacité d'anticipation qui lui ont permis, aujourd'hui, d'amortir le choc de la crise économique mondiale. Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du FMI, a salué les avancées du Maroc dans le domaine économique. Il a clairement souligné que les années 2000 ont été les plus productives, ajoutant que «la décennie qui s'achève a été une grande décennie pour le pays». Les réalisations en termes de croissance, de mise à niveau, d'infrastructures sont là pour le prouver. Un nouveau palier de croissance a été franchi, suite à la tendance haussière observée durant la période 2004-2008. Le taux de croissance est, ainsi, passé en moyenne à 4,8% contre 3,8 % entre 1999 et 2003. La série de réformes entreprises durant la dernière décennie ont commencé à donner leurs fruits, amorçant ainsi une dynamique économique qui rapproche d'un pas sûr le Maroc des économies les plus développées de la région. Et la reconnaissance n'a pas tardé à venir avec l'obtention du statut avancé avec l'Europe et les notations positives des grandes institutions spécialisées. Des acquis consolidés L'économie nationale a été marquée, au cours de ces dernières années, par la poursuite et l'approfondissement des réformes, ce qui a permis, en dépit des mutations rapides de l'environnement international, de consolider les acquis, sans pour autant compromettre la stabilité des équilibres fondamentaux. Et la prochaine décennie, qui commence dès demain, ne pourra qu'être meilleure. Alors, «No stress». Fermons les yeux quelques secondes et rêvons ensemble. Tout se passera bien... en 2010. Ministres, hommes d'affaires, analystes... nous promettent plein de belles choses pour cette année. Plus d'investissements, hausse des salaires, moins de chômage, moins de corruption, bonne gouvernance publique, paix et équité sociale, accès aux soins pour tous, plus de solidarité, une meilleure stabilité économique, des exportations en hausse, une meilleure coopération sud-sud.... la liste est longue. Et n'en déplaise à certains, nous y croyons ! Ce n'est pas par excès d'optimisme, ni pour «faire notre trou» comme le prétendent quelques dinosaures, encore moins pour nous positionner dans l'un ou l'autre des clans et pour nous faire passer pour des sournois. Si nous y croyons, c'est parce qu'aux Echos Quotidien, nous sommes convaincus que ce ne sont pas les hommes politiques et leurs beaux discours qui feront le Maroc de demain. Le Maroc de 2010-2020, ce sont les Marocains qui le feront, par leur conviction, par leur volonté, par leur fierté et par leur engagement. Relever le défi de la croissance économique, du développement socio-économique et de la démocratie, c'est notre responsabilité à tous. Le Maroc de demain, nous l'avons tous rêvé et nous allons tous travailler pour en faire une réalité. Oui, nos routes seront moins mortelles, oui, nos enfants iront à l'école, oui, nous aurons accès aux soins et à la couverture sociale, oui, nous défierons nos concurrents, oui, nous dépasserons nos difficultés politiques et économiques... à une condition, une seule, celle d'y croire. Le chemin sera long et semé d'embûches, mais nous nous engageons tous à ériger le rêve en moteur de croissance et nous nous donnons rendez-vous en 2020, si vous le voulez bien. Bonne année.