Nabil Cherkaoui (18ans) n'en revenait toujours pas de la manière avec laquelle lui et ses amis ont été malmenés dans la soirée de dimanche. Molenbeekois de 18 ans, Nabil avait un contrat avec l'Atlético Madrid. Aujourd'hui sans contrat, il était revenu à Bruxelles pour passer du temps avec sa famille et ses amis en attendant de rebondir dans un autre club. Le Club de Bruges, Porto et Sporting Portugal sont notamment sur la pépite bruxelloise. Les présentations faites, revenons sur les événements vécus dimanche soir. Alors que Bruxelles était sous alerte et que la police quadrillait différents quartiers de la capitale, Nabil Cherkaoui, lui, rentre gentiment avec des amis en voiture. Sur le chemin du retour, plusieurs voitures de police ont arrêté le véhicule et demandé à tous ses occupants de sortir sans broncher, armes en mains. « Nous étions évidemment au courant de la situation et nous savions que Bruxelles était sous tension mais nous n'aurions jamais imaginé que la police allait abuser de son pouvoir pour nous contrôler », confiait-il quelques jours après les faits. « Nous étions à quatre dans la voiture, tous âgés entre 16 et 19 ans, et nous rentrions tranquillement chez nous. Là, nous avons remarqué que plusieurs voitures de police nous encerclaient sans pour autant allumer leur gyrophare. Nous avons donc continué notre route mais avant d'emprunter le tunnel Yser, les policiers nous ont invités à nous garer sur le côté, ce que nous avons immédiatement fait. » C'est à ce moment que Nabil Cherkaoui a vécu une scène surréaliste, digne des plus grands films policiers : plusieurs agents pointaient leurs armes sur les jeunes bruxellois en demandant leurs papiers d'identité. « J'ai très vite remarqué que les représentants de l'ordre étaient tendus. Nous n'avions rien à nous reprocher, donc nous avons coopéré mais la manière avec laquelle tout cela s'est déroulé était, selon moi, abusée », soulignait-il. « Un des policiers semblait plus sympathique et enclin à la discussion alors que les autres nous contrôlaient toujours avec leurs mitraillettes en mains. Nous avons été traités comme des délinquants alors que nous rentrions simplement chez nous. Je peux comprendre que la situation actuelle demande de la prudence et de la vigilance mais tout le monde n'est pas terroriste. Je trouve que cette intervention était excessive », reconnaît-il. Finalement, l'un des amis de Nabil a été menotté et embarqué par les forces de l'ordre car il n'avait pas ses papiers sur lui. Mais, dans la soirée, il a été relâché sans problème. Une mésaventure qui se finit bien mais qui prouve à quel point Bruxelles est sous tension depuis les attentats de Paris le 13 novembre dernier. Paranoïa ou simple précaution ? À vous de juger. Source