Plus l'échéance de l'examen par le Conseil de sécurité des Nations Unies de la question du Sahara marocain approche, plus les manœuvres des ennemis de l'intégrité territoriale du Royaume se multiplient, dans le vain espoir de saboter le processus de règlement politique du conflit. Dans ce contexte trouble, l'entretien téléphonique qu'a eu SM le Roi Mohammed VI avec le secrétaire général des nations unies, M. Ban Ki-Moon, est venu rappeler le cadre des négociations menées entre le Maroc et le Polisario, de manière à éviter tout écart de nature à remettre en cause les étapes déjà franchies et retarder le règlement définitif du conflit. Pour traduire ce langage diplomatique en termes plus claires, pas question de refaire la bêtise de l'année dernière à propos de l'élargissement du mandat de la MINURSO. Pour le Royaume du Maroc, il s'agit là d'une question de souveraineté, sur laquelle il n'y a même pas à discuter. Il en va de la crédibilité du processus politique suivi depuis plus d'une décennie, sous l'égide de l'Organisation des nations Unies, processus qui a d'ailleurs pas mal traîné, sans aboutir jusqu'à présent aux résultats escomptés. L'affaire du Sahara marocain doit désormais être traitée sous l'angle de la sécurité de la sous-région du Sahara et du Sahel. Ce n'est plus une simple question de démantèlement d'une organisation terroriste et de libération des populations séquestrées dans les camps de la honte de Tindouf, en Algérie. Plus personne n'ignore les liens entre les Polisariens et les katibas d'AQMI qui sévissent dans les confins de l'Algérie, de la Libye, du Mali et de la Mauritanie. Il s'agit, désormais, de sécuriser l'ensemble de la sous-région en asséchant les sources de financement et de recrutement des bandes terroristes, sachant que les Polisariens sont actifs aussi bien au niveau des trafics en tout genre que fournisseurs de mercenaires à qui est prêt à payer leurs «services». Pendant que les professionnels rémunérés du Droit-de-l'hommisme font leur cinéma pour distraire l'opinion publique internationale, dans les camps de la honte de lahmada, la situation pourrit de jour en jour. Pour l'instant, c'est à coup de campagnes de répression et de mise sous état de siège des camps et de leurs habitants que les Polisariens et leurs commanditaires algériens parviennent tant bien que mal à juguler la révolte des jeunes sahraouis privés de toute perspective d'avenir. Mais les instances onusiennes ne peuvent ignorer que la colère gronde parmi les habitants des camps. Faute de résoudre le problème en permettant aux séquestrés des camps de Tindouf de rentrer dans leur pays, le risque est réel de voir ces jeunes sahraouis opter pour d'autres recours. Si l'ONU aime se bercer d'illusions et tergiverser, l'AQMI se caractérise par son réalisme et sa grande capacité d'adaptation. L'ONU peut-elle se permettre d'être moins efficace que l'AQMI dans la sous-région du Sahara et du Sahel ?