En marge du Forum économie Maroc-Guinée, organisée par la CGEM le 9 septembre à Casablanca, Mohamed Diaré, ministre d'Etat, ministre de l'Economie et des Finances de la Guinée, fait un état des lieux de la coopération entre les deux pays quand. Sur le plan des échanges commerciaux, il y a lieu de citer que la République de Guinée constitue le 8ème fournisseur du Maroc sur le continent africain avec des exportations guinéennes d'environ 172 millions de dirhams (MDH), et le 18ème client africain du Royaume avec 931 MDH en 2013. Etntretien : L'Opinion : A la suite du Forum économique organisé à Casablanca, quel est l'état actuel de la coopération économique entre la Guinée et le Maroc ? M. Mohamed Diaré : Ce Forum est venu consolider les relations économiques entre la Guinée et le Maroc. A ce sujet, il faut reconnaitre que la coopération entre la Guinée et le Maroc est au beau fixe. Nous avons des conventions signées entre nos deux pays. Il y a aussi un accord qui privilégie certains produits et qui bénéficient d'une tarification douanière particulière en vue de faciliter les échanges commerciaux. A cela s'ajoutent toutes les conventions qui ont été signées lors de la visite historique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en Guinée, sur invitation du Pr Alpha Condé, chef de l'Etat et Président de la République. D'ailleurs, ce forum s'inscrit dans ce cadre de partenariat Etat-Etat mais aussi public-privé. Donc quand on analyse toutes les conventions entre les deux pays, on ne peut qu'être heureux de la coopération entre la Guinée et le Maroc. Faut-il rappeler, à ce sujet, l'importance de cette coopération entre nos deux pays au moment où les pays limitrophes de la Guinée ferment leur frontière, à cause de l'épidémie Ebola, que le Maroc nous accueille à bras ouverts. Vraiment, c'est un geste de solidarité, d'amitié et fraternité et qui honore tout le peuple de Guinée. Sur le plan des échanges commerciaux, la République de Guinée constitue le 8ème fournisseur du Maroc sur le continent africain avec des exportations guinéennes d'environ 172 millions de dirhams (MDH), et le 18ème client africain du Royaume avec 931 MDH en 2013 L'Opinion : Justement à ce propos, quel sont vos sentiments à propos de ce forum ? M. Mohamed Diaré : Pour moi c'est déjà un succès car nous ne nous attendions pas à cette participation massive des entreprises marocaines étant donné les circonstances exceptionnelles que vit notre pays en raison de l'épidémie Ebola qui frappe durement notre pays. Avec plus de cinq cents participants, je suis heureux de dire que la coopération entre le Maroc et la Guinée vient de démontrer toute la grandeur et l'importance de ce partenariat entre les deux pays. Ce qui démontre aussi l'intérêt que le secteur public et privé marocains accorde à la Guinée. Les témoignages des investisseurs marocains et guinéens, dans le cadre des réformes entamées par le gouvernement, illustrent bien la dynamique de l'économie guinéenne et la volonté des deux Etats à consolider davantage leur relation bilatérale car le Maroc est un partenaire de référence. L'Opinion : Dans votre intervention vous avez mis en relief les atouts de votre pays. Qu'en est-il du code des investissements pour une meilleure attractivité de la Guinée auprès des opérateurs marocains ? M. Mohamed Diaré : Il faut dire, dans mon intervention que le cadre fiscal et réglementaire est en rénovation pour assurer un cadre d'affaires transparent et stabilisé pour le secteur privé, outre l'entrée en vigueur de la révision des codes des marchés publics. Mieux, la Guinée a été et demeurera pour les investisseurs et hommes d'affaires marocains la terre d'accueil par excellence et mon pays sécurise leurs investissements et le rapatriement de leurs gains. Autrement, la Guinée a entrepris des réformes majeures dans ses finances publiques. La loi organique, les règlements généraux, la sécurité sur les investissements sont autant d'éléments qui prouvent, si besoin est, que mon pays a toutes les caractéristiques incitatives pour attirer les investisseurs marocains dans un cadre de partenariat responsable et solidaire. D'ailleurs, la réforme de la justice est illustratif à ce niveau tout comme il en est de même de la création de l'agence pour la promotion de l'investissement qui marque la volonté du gouvernement à accompagner les opérateurs dans leur quête de marché. On peut citer, à cet égard, le nouveau code des investissements qui rassurent les opérateurs et qui les permet de fixer librement les biens et services, à l'intérieur comme à l'extérieur et ce dans le respect de la réglementation en vigueur. Je pense donc qu'avec tous ces éléments, les investisseurs marocains ont de quoi venir s'implanter en Guinée car nous les offrons le meilleur cadre pour fructifier leur entreprise. L'Opinion : Que pouvez-vous dire concernant la situation macro économique de la Guinée ? M. Mohamed Diaré : Sur le plan macro économique, nous continuons sur les réformes. Le FMI vient de conclure le quatrième plan économique de la Guinée, cela dénote que nous sommes sur la bonne voie et que nous sommes soutenus par les instances financières internationales. A cet effet, nous poursuivons la dynamisation du cadre macro économique du pays et de façon structurée dans tous les domaines des secteurs d'activité. L'Opinion : Qu'en est-il de l'inflation et de la croissance ? M. Mohamed Diaré : Pour ce qui est ces éléments, il faut dire que la Guinée a parcouru en trois ans et demi un long chemin pour réaliser une émergence rapide et rétablir la stabilité de son cadre macro-économique, grâce aux réformes économiques et sectorielles lancées. Par ces efforts, l'inflation a baissé de 9,5 % au mois de juin. Notre objectif est de la ramener autour de 8,5 %. Concernant le taux de croissance, il faut dire qu'il a freiné ces derniers mois à cause de l'impact de l'épidémie Ebola. Actuellement, nous menons une enquête quantitative afin d'évaluer exactement les conséquences de cette épidémie sur l'économie nationale. En raison de cette circonstance particulière, nous allons revoir à la baisse, au tour de 3,5 %, la croissance de notre économie.